Alimentation Couche-Tard digère l'acquisition de Statoil pour mieux rebondir

Publié le 22/12/2012 à 00:00

Alimentation Couche-Tard digère l'acquisition de Statoil pour mieux rebondir

Publié le 22/12/2012 à 00:00

À la suite d'un bond spectaculaire de 74 % en 11 mois, il ne faut pas s'étonner que le titre d'Alimentation Couche-Tard (Tor., ATD.B, 49,67 $) s'offre une pause en Bourse.

Après tout, l'entreprise dirigée par Alain Bouchard doit digérer l'achat massif en juin de la norvégienne Statoil Fuel & Retail (SFR), qui lui fournit déjà presque 40 % de son bénéfice d'exploitation.

Étant donné sa taille et son potentiel, «Statoil est la clé de voûte de l'évaluation et des cours cibles futurs de la société», indique Perry Caicco, de Marchés mondiaux CIBC.

La majorité des financiers qui suivent le parcours d'Alimentation Couche-Tard lui donnent le bénéfice du doute ou sont carrément optimistes concernant la capacité de la société d'aller chercher des synergies de 300 millions de dollars américains de l'intégration de SFR, d'ici trois ans, y compris la réduction de sa facture d'impôt.

Tous citent la feuille de route de l'entreprise lavalloise, sa discipline établie et la gestion rigoureuse de ses coûts.

«On donne la chance au coureur. Couche-Tard doit prendre le temps d'intégrer SFR. Son titre reflète déjà bien ses perspectives à court terme. Dans cinq ans, on peut imaginer un bénéfice de 5 à 6 $ US par action et un titre de 70 $ à 90 $, selon le multiple d'évaluation», indique Sebastian van Berkom, président de Van Berkom et Associés, qui est actionnaire d'Alimentation Couche-Tard depuis 18 ans.

Trois atouts

Le géant de Laval a trois cordes à son arc, fait valoir Marie-Ève Savard, analyste chez Investissements Standard Life. «Comme pour Circle K aux États-Unis, elle peut implanter ses meilleures pratiques d'affaires en dépanneur chez Statoil, auparavant gérée par un groupe pétrolier», dit-elle.

En réduisant sa dette rapidement, grâce à ses importants flux de trésorerie, la société pourra aussi acquérir d'autres d'exploitants aux États-Unis. Enfin, l'embellie de l'économie américaine joue également en sa faveur.

Alimentation Couche-Tard devrait dégager des flux de trésorerie de 1,15 G$ US en 2013, prévoit Irene Nattel, de RBC Marchés des Capitaux.

«À huit fois son bénéfice d'exploitation, le titre a une évaluation attrayante pour une entreprise de cette qualité. L'action trouvera un autre élan en Bourse lorsque les investisseurs verront les flux de trésorerie de Statoil diminuer la dette», dit Michael Simpson, vice-président et gestionnaire principal de Sentry Investments, qui détient 1,8 % des actions de l'exploitant de dépanneurs.

Statoil s'avérera une bonne transaction, surtout si elle sert de tremplin à de futures acquisitions en Europe, à un moment où l'industrie nord-américaine est plus concurrentielle, ajoute-t-il.

Deux optimistes et trois pessimistes

Avec des cours cibles respectifs de 61 $ et de 63 $, Martin Landry, de Valeurs mobilières GMP, et Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD, sont les analystes à qui l'achat de Statoil inspire le plus confiance.

Les deux analystes soulignent aussi la croissance de plus de 10 % des ventes d'aliments frais dans ses dépanneurs américains et le contrôle assidu de ses coûts.

«L'évaluation d'Alimentation Couche-Tard n'a pas bougé depuis l'achat de SFR. Pourtant, la croissance potentielle de ses bénéfices double», soutient M. Landry, qui table sur une progression annuelle composée de 24 % de ses bénéfices au cours des trois prochaines années.

M. Caicco fait partie des trois sceptiques à reconquérir. «Les vraies économies d'exploitation nous intéressent le plus. Nous ne sommes pas certains que la société tirera des synergies de 80 à 120 M$ US supplémentaires comparativement à celles de 71 M$ US que nous prévoyons pour 2013 et 2014», écrit-il. L'analyste se dit préoccupé par la teneur des contrats d'approvisionnement internationaux et les marges d'essence à long terme dans ses stations-service en Europe.

David Hartley, de Credit Suisse, indique pour sa part que «le titre pourrait vivoter tant qu'il ne sera pas possible de mieux évaluer les véritables retombées de SFR».

5,2 G$ US Somme totale consacrée par Alimentation Couche-Tard à l'achat de 6 811 dépanneurs depuis 2002. | Source : Financière Banque Nationale

Le titre a bondi de 183 % depuis cinq ans

Source : Bloomberg

LE COIN DES ANALYSTES

13 analystes suivent le titre d'Alimentation Couche-Tard (Tor., ATD.B, 49,67 $)

9 recommandent d'acheter

3 de le conserver

1 de le vendre

Cours cible moyen : 55,42 $ (gain potentiel : 11,5 %)

Ratio cours/bénéfice : 14,9 fois les bénéfices prévus pour l'exercice qui se terminera en avril 2013

Croissance des bénéfices depuis 5 ans : 22,1 %

Croissance du dividende depuis 5 ans : 20,1 %

Sources : IHS Global Insight, Thomson Reuters et BMO Marchés des capitaux

+ 74 %

L'action d'Alimentation Couche-Tard a explosé de 74 % depuis le 24 janvier 2012.

«Dans cinq ans, on peut imaginer un bénéfice de 5 à 6 $ US par action et un titre de 70 à 90 $, selon le multiple d'évaluation.» - Sebastian van Berkom, président de Van Berkom et Associés, qui est actionnaire d'Alimentation Couche-Tard depuis 18 ans.

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