" J'ai vu qu'il s'était produit une rupture de culture et de tradition à la Caisse "

Publié le 06/06/2009 à 00:00

" J'ai vu qu'il s'était produit une rupture de culture et de tradition à la Caisse "

Publié le 06/06/2009 à 00:00

Ancien journaliste, Mario Pelletier vient de publier son troisième ouvrage sur la Caisse de dépôt et placement du Québec, dans lequel il fait la critique de l'héritage d'Henri-Paul Rousseau. Récemment, la Caisse a mis en demeure l'éditeur de La Caisse dans tous ses états pour en empêcher la distribution.

Dans un entretien, l'auteur dit croire que l'ère Sabia s'inscrira dans la continuité des années Rousseau et ne marquera pas un retour à la culture entrepreneuriale qui régnait avant 2002.

Journal Les Affaires - Qu'avez-vous pensé du témoignage d'Henri-Paul Rousseau devant la commission parlementaire sur les résultats de la Caisse de dépôt ?

Mario Pelletier - Dans ce que j'ai vu, M. Rousseau a fait comme toujours : se défendre en rejetant le blâme sur la crise. La commission n'a pas déterré beaucoup de faits nouveaux par rapport à mon livre. Tout ce que j'y ai écrit reste valable.

JLA - Que voulez-vous qu'on retienne de votre ouvrage ?

M.P. - Rousseau a instauré une nouvelle culture tout à fait étrangère à la Caisse. Une culture bancaire, qui, à la limite, est une mentalité de casino. M. Rousseau avait tellement l'ambition de pousser le rendement de la Caisse qu'il a lancé ses équipes dans des histoires douteuses comme le papier commercial.

Je connais la Caisse à fond depuis longtemps. J'ai vu qu'il s'était produit une rupture de culture et de tradition avec M. Rousseau. J'ai voulu le signaler et montrer que ce qui arrivait aujourd'hui était l'effet d'une nouvelle mentalité qui avait été instaurée à la Caisse.

JLA - Dans votre livre, vous défendez le travail de l'administration précédente, le tandem Jean-Claude Scraire et Michel Nadeau. Pourquoi ?

M.P. - Quand M. Rousseau est arrivé, il a discrédité l'administration précédente de façon excessive. Je trouvais ça injuste en tant qu'historien de la Caisse, qui est une grande institution québécoise. Je voulais rétablir la vérité.

JLA - À quoi ressemblera la Caisse sous la gouverne de Michael Sabia ?

M.P. - C'est le régime Rousseau qui se poursuivra. Mais on va essayer d'être plus prudent. Michael Sabia, c'est une personne qui est réputée pour gouverner avec sa garde rapprochée et s'enfermer dans sa tour d'ivoire. Au chapitre de la gestion du personnel, son travail a été désastreux chez BCE. C'est la gestion technocratique qui se poursuivra à la Caisse.

JLA - Est-ce que c'était le cas sous M. Rousseau ?

M.P. - Oui, et c'est un point important que je voulais faire ressortir de mon livre.

M. Rousseau est un universitaire, un docteur en économie. Il s'entendait bien avec un autre docteur, Richard Guay, docteur en finance. Ces gens géraient à l'aide d'instruments mathématiques très sophistiqués, comme les VAR (valeurs à risque). M. Rousseau avait été frappé de voir comment la fondation de Harvard, par exemple, se fiait beaucoup à ces instruments. À mon avis, c'est cette gestion technocratique qui va se poursuivre avec Michael Sabia.

JLA - Quelles leçons la Caisse de dépôt tirera-t-elle de cette crise ?

M.P. - J'espère qu'elle sera beaucoup plus prudente et qu'elle saura éviter les produits dérivés douteux.

Par ailleurs, les événements de la dernière année ont fait connaître la Caisse de dépôt dans la population. À la première édition de mon livre, les gens confondaient la Caisse de dépôt et les caisses populaires. C'est sûr que la Caisse sera surveillée d'encore plus près à l'avenir par le public.

andre.dubuc@transcontinental.ca

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