Selon M. Lepage, l'augmentation du chômage s'explique davantage par un accroissement de la population active que par une diminution de l'emploi. "Des travailleurs qui étaient partis sont revenus ici pour y chercher du travail", explique-t-il.

La construction du barrage La Romaine par Hydro-Québec (projet de 6,5 milliards de dollars) et le remplacement des cuves Söderberg à l'Aluminerie Alcoa de Baie-Comeau favorisent l'emploi, selon l'économiste. "De plus, bon nombre de travailleurs du secteur minier partiront à la retraite. Malgré la baisse du prix des ressources naturelles, les perspectives d'embauche dans ce secteur sont bonnes à moyen terme", ajoute-t-il.

Le maire de Havre-Saint-Pierre, Pierre Cormier, attend impatiemment la décision du gouvernement Charest pour La Romaine. "Les retombées économiques seront énormes pour la Minganie. Durant la période la plus intense de construction, qui s'échelonnera sur 10 ans, plus de 2 000 personnes y travailleront annuellement. En comparaison, si ce projet voyait le jour à Montréal, c'est comme si on créait 150 000 emplois par année dans la métropole", dit-il.

Par contre, des nuages ont assombri le portrait au cours des derniers jours.

Le 6 février, la communauté innue de Uashat Mak Mani-Utenam, à Sept-Îles, a mis en demeure les premiers ministres Jean Charest et Stephen Harper de ne pas autoriser le projet. Selon la communauté, la ligne de transport à haute tension passera sur des terres ancestrales. La semaine dernière, c'était au tour du gouvernement de Terre-Neuve- et-Labrador de s'opposer à la construction du complexe La Romaine. Un dossier à suivre.

L'aluminium tient le coup, pas la foresterie

Contrairement à Rio Tinto Alcan qui a annoncé des réductions du nombre d'emplois et de son activité dans les dernières semaines, Alcoa et Aluminerie Alouette ne réduisent pas leurs effectifs pour le moment.

Alcoa profite de la forte réduction du prix de l'aluminium pour accélérer les travaux de remplacement de ses cuves Söderberg à son usine de Baie-Comeau. Au lieu de se terminer en 2015, le chantier de 1,2 milliard de dollars prendra fin en 2014. Chez Alouette, le plan de production et de main-d'oeuvre pour 2009 a été approuvé par les actionnaires. Il ne prévoit pas de réduction de production ni de personnel.

Du côté de l'industrie forestière, c'est le marasme. Plusieurs scieries ont fermé leurs portes depuis trois ans. La reprise n'est pas pour demain.