Pour que le travail ne vous consume plus

Publié le 18/12/2023 à 07:32

Pour que le travail ne vous consume plus

Publié le 18/12/2023 à 07:32

Par Catherine Charron

Avez-vous parfois l'impression que les écueils rencontrés au travail minent votre estime personnelle? (Photo: 123RF)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Avez-vous parfois l’impression que les écueils rencontrés pendant votre 9@5 plombent votre estime personnelle? Que le manque d’intérêt d’un collègue ou encore une rétroaction moins reluisante qu’à l’habitude minent significativement le reste de vos journées?

Se sentir visé ou piqué au vif au travail n’est pas un signe de faiblesse, estime Melody Wilding, travailleuse sociale et coach américaine. D’après l'autrice de l'ouvrage «Trust Yourself: Stop Overthinking and Channel Your Emotions for Success at Work», c’est plutôt signe que vous vous sentez investi dans votre travail. 

«On passe près du tiers de notre vie au travail, ce n’est donc pas surprenant qu’il s’agisse d’une facette déterminante de nos identités», fait-elle remarquer dans un papier publié dans le Harvard Business Review.

Le hic, c’est que lorsque la performance devient pratiquement synonyme de valeur propre, la moindre embuche, ça a d’importantes conséquences sur le bien-être.

Melody Wilding a donc répertorié au fil des ans cinq stratégies qui permettent de prendre un pas de recul afin d’en partie détacher la valeur que l'on s'accorde de sa performance, afin que le travail ne consume plus autant.

Et ça commence par «surfer sur la vague de vos émotions». Lorsque vous vous sentez par exemple rejeté lorsqu’un collègue n’accorde pas autant d’attention à la présentation que vous lui faites, tant et aussi longtemps qu’il ne fait pas preuve d’incivilité, votre cerveau se sent alors attaqué.

À (re)lire: Ressources humaines: l'incivilité, un mal sournois guette votre entreprise

Cette «menace» fait vivre une palette d’émotions négatives, allant de l’anxiété à la colère. Le truc, c’est de les reconnaitre, les accueillir, sans pour autant les laisser dicter vos actions. La coach recommande de prendre quelques instants pour vous «détacher de cette émotion», en vous rappelant par exemple qu’elle ne vous définit pas.

«Vous créez un espace entre le stimulus (l’événement déclencheur) et votre réponse, ce qui vous permet d’agir de manière constructive», écrit-elle.

Ne pas conclure à la légère

Si vous avez tendance à internaliser par exemple la réaction passive ou négative d’un coéquipier, à en déduire que votre contribution n’est pas souhaitée, Melody Wilding vous conseille de prendre quelques instants pour analyser cette conclusion.

Une myriade de raisons peut expliquer un commentaire, rappelle-t-elle. C’est pourquoi elle recommande de tenter de clarifier qu’elle était l’intention de la personne qui l’a émis avant d'en déduire que votre valeur est ici ternie.

Vous pourriez notamment lui dire que «vous avez peut-être mal compris ses propos, mais qu’il vous a semblé qu’elle avait des réserves», et que vous aimeriez bien qu’elle vous éclaire, ou carrément lui expliquer comment vous avez interprétez sa réaction, et que vous souhaitez mieux comprendre son point de vue.

Se désensibiliser à l’inconfort

La coach suggère aussi d’apprendre à vivre des émotions négatives comme la peur de l'échec afin d’en être «immunisé», ou du moins «d’accroitre la tolérance» à son égard. La clé, c’est d’y aller à petite dose, et dans un environnement contrôler, en vous portant par exemple volontaire pour mettre en pratique une compétence nouvellement acquise.

«Ce faisant, vous contribuez à remodeler votre identifié: en prenant des risques et en vous dépassant, vous ne vous percevrez plus comme quelqu’un de faible ou de fragile, mais comme une personne qui est à la hauteur», affirme-t-elle.

Tirer des leçons des échecs

Lorsque vous ratez votre coup, ou qu’un client est insatisfait de votre travail, il n’est pas rare d’y voir là un coup dur à votre valeur propre. Plutôt que de vous laisser abattre, Melody Wilding vous recommande de tenter d’identifier la leçon que vous pouvez tirer de ce bourbier.

Elle vous suggère aussi de vous de reconnaitre ce que vous pouvez maintenant faire pour corriger la situation. Vous tenterez alors de trouver une solution, et vous vous lancerez dans l’action, au lieu de vous demander pourquoi une telle chose vous arrive.

Dédramatiser la situation

«La plupart du temps, la réaction négative d’une personne est due à son immaturité émotionnelle, et pas à quelque chose que vous avez dite ou faite», rappelle la coach.

Elle rapporte que pour diminuer l’emprise qu’un tel comportement peut avoir comme emprise sur leur valeur propre, ses clients ont tendance à imaginer que leur interlocuteur à l’apparence d’un enfant effrayé, ou une voix rigolote lorsqu’ils disent des choses blessantes.

Ça leur permet de changer de posture, de ne plus se sentir piqués au vif, mais plutôt de faire preuve d’empathie à leur égard.

 

Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises en cette rentrée 2023.

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