«Essoufflement des embauches» attendu au Québec

Publié le 08/01/2024 à 07:30

«Essoufflement des embauches» attendu au Québec

Publié le 08/01/2024 à 07:30

Par Catherine Charron

Au Québec, du côté du commerce de détail et de gros en décembre seulement, 12 400 postes ont été sabrés. (Photo: 123RF)

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RHÉVEIL-MATIN. Le marché du travail au Québec termine l’année 2023 en perte de vitesse, nonobstant les 9800 postes créés en décembre, et laisse entrevoir «un essoufflement des embauches», estime l’économiste principale chez Desjardins, Florence Jean-Jacobs.

La grève du secteur public n’a certes pas laissé de marbre le marché de l’emploi le mois dernier, les heures travaillées ayant glissé de 1,1%. «Au total, 4% des employés au Québec ont réduit leurs heures de travail en raison d’une grève», écrit-elle dans une note diffusée le 5 janvier 2024.

Si le taux de chômage a perdu 0,5 point de pourcentage pour atteindre 4,7% en décembre 2023, c’est en partie dû à une diminution du nombre de chercheurs d’emploi, souligne-t-elle.

Ayant évolué en «dent de scie» tout au long de 2023, le marché du travail dans la province a finalement terminé l’année en hausse nette de 62 500 postes. 

L’économiste principale rappelle qu’au cours du dernier trimestre, ce sont 13 800 emplois qui ont été retranchés. Du côté du commerce de détail et de gros en décembre seulement, 12 400 ont été sabrés, rapporte-t-elle.

Au Québec, en 2023, on observe en un an une baisse de 3400 emplois à temps plein, le nombre à temps partiel a bondi de 68 500. Les secteurs des finances, de l’agriculture et de la fabrication sont ceux qui ont accusé la plupart des pertes annuelles.

 

Plus faible taux de participation au marché de l’emploi

À l’échelle du pays, la situation de l’emploi est demeurée stable en décembre, une première en près de six mois. Le taux de chômage canadien a encore une fois atteint 5,8%, terminant «l’année en queue de poisson», d’après Marc Desormeaux, économiste principal de Desjardins.

Malgré une hausse de la population totale, la population active a glissé à 65,4% en décembre, soit un creux en deux ans. Puisque l’embauche ne croît pas à la même vitesse que le nombre total de personnes habitant le Canada, c’est là la preuve que le marché de l’emploi se détériore, selon lui.

«Le taux de chômage est toujours en hausse significative par rapport au printemps et […] le nombre d’heures travaillées a carrément diminué au quatrième trimestre de l’année dernière pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2020», note Nathan Janzen de la Banque Royale du Canada.

Ce qui semble davantage inquiéter les économistes de la Financière Banque Nationale, c’est le taux d’emploi, soit la part de Canadiens en âge de travailler qui occupent un poste. En décembre, il a atteint un plancher en près de deux ans chez les 25-54 ans.

C’est parmi les personnes âgées de 15 à 24 ans qu’il a le plus reculé cette année, cédant 3,1 points de pourcentage. Une telle perte n’est habituellement enregistrée qu’en période de récession, indiquent Matthieu Arseneau et Alexandra Ducharme, respectivement chef économiste adjoint et économiste à l’institution financière.

Bien qu’ils soient toujours d’avis que les «pressions salariales s’atténueront en 2024» — les répercussions des plus récents bonds du taux directeur se faisant encore attendre —, ces derniers sont préoccupés par la hausse annuelle du salaire moyen de plus de 5% en décembre.

Il pourrait à nouveau augmenter, poussé vers le haut par les employés syndiqués qui tentent de rattraper leurs pertes causées par l’inflation des années antérieures, prévient Nathan Janzen. Cependant, «les sondages menés auprès d’entreprises et la détente du marché du travail continuent de suggérer que le rythme va ralentir», dit-il.

 

Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises en cette rentrée 2023.

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