Entrevue n°226: Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du numérique dans le gouvernement français

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Novembre 2014

Entrevue n°226: Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du numérique dans le gouvernement français

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Novembre 2014

Par Diane Bérard

Axelle Lemaire a grandi à Hull, au Québec. Née d'une mère française et d'un père québécois, elle quitte le Québec à l'adolescence pour Montpellier, en France. Élue députée en juin 2012, elle succède à Fleur Pellerin en avril 2014. Axelle Lemaire estime que le numérique doit se décliner dans tous les ministères. Je l'ai rencontrée lors de son passage à Montréal, le 5 novembre.

Diane Bérard - Êtes-vous une geekette ?

Axelle Lemaire - Je suis une geekette d'adoption. Je ne suis pas une native du numérique. Je suis plutôt une immigrée. Ce qui m'intéresse, c'est son potentiel de bouleverser les modes de mobilisation citoyenne et les modèles d'entreprise. Prenez le transport. Les usagers ne cherchent plus à aller du point A au point B par un seul mode de transport. Ils réfléchissent à un parcours de mobilité qui allie des formes de partage, soit de voitures, soit de temps.

D.B. - Plusieurs dirigeants et entrepreneurs sont découragés. Le numérique, disent-ils, crée une concurrence déloyale...

A.L. - C'est difficile. Je crois qu'il y a eu un certain déni de la réalité de la part des responsables politiques européens pendant longtemps. Aujourd'hui, nous sommes entrés dans une phase de lucidité et de contre-offensive. En espérant que ce ne soit pas trop tard...

D.B. - Que dites-vous à ces dirigeants et ces entrepreneurs ?

A.L. - Mon rôle est de m'assurer que la concurrence reste libre et ouverte. Que la liberté de commerce et d'entreprendre reste entière. Prenons le cas des petits hôteliers. Les plateformes de réservation - devenues incontournables - leur réclament des marges de plus en plus importantes. De plus, certaines interdisent aux hôteliers qui traitent avec elles de fixer des prix différents à leurs clients particuliers, non trouvés par la plateforme. Je dois m'interroger sur la légalité de ce comportement. Est-il conforme au droit de la concurrence français ? Ce n'est pas certain.

D.B. - L'impôt que les sociétés Internet ne paient pas semble un dossier insoluble...

A.L. - Commençons par la base. Quel est le chiffre d'affaires réalisé dans un pays ? Le nombre d'utilisateurs des services de cette entreprise dans un pays ? Le montant de l'impôt payé ? Quand on fait ce calcul, on se rend compte que les géants d'Internet - qui sont à peu près tous américains - paient 22 fois moins d'impôts en France que les entreprises de taille équivalente dans d'autres secteurs industriels. Ça, c'est une donnée objective.

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