60 secondes avec: Yuri Navarro, directeur général, National Angel Capital Organization


Édition du 31 Mai 2014

60 secondes avec: Yuri Navarro, directeur général, National Angel Capital Organization


Édition du 31 Mai 2014

Par Denis Lalonde

«L'heure est à la syndication des anges investisseurs» - Yuri Navarro, directeur général, National Angel Capital Organization

Selon votre étude «Report on Angel Investing Activity in Canada», les anges investisseurs ont réalisé 199 investissements au Canada en 2013, pour un total de 89 millions de dollars. Est-ce beaucoup plus qu'en 2012 ?

C'est plus, mais la comparaison a des limites. Selon nos registres, le Canada compte 33 regroupements d'anges investisseurs. Pour l'édition 2013 de l'étude, 29 ont répondu à nos questions, comparativement à 19 un an plus tôt. Les résultats de 2012 (139 investissements totalisant 40,5 M$) avaient un biais ontarien, mais ceux de l'an dernier sont beaucoup plus représentatifs de l'activité dans tout le pays. En 2013, nos avons comptabilisé des investissements totalisant près de 70 M$ en Ontario et au Québec, comparativement à 18,3 M$ pour l'Ouest canadien et 700 000 $ dans les Maritimes.

Pourquoi le Canada a-t-il besoin d'anges investisseurs ?

Les anges investisseurs visent principalement les entreprises en phase de démarrage. Si un entrepreneur se présente devant son banquier ou des gestionnaires de capital-risque pour obtenir un financement de 500 000 $ mais qu'il n'a pas d'actifs ni de revenus, il rentrera bredouille à la maison. L'ange investisseur misera plutôt sur un plan d'affaires, sur une personne ou sur un groupe de personnes. De plus, l'ange n'investira pas seulement de l'argent, mais aussi beaucoup de temps auprès des entrepreneurs. Les entreprises pourront alors bénéficier d'un mentor et de son réseau. Lorsque les entreprises se développent bien et atteignent leurs objectifs, l'ange investisseur peut aussi devenir son «champion» le plus actif lorsque viendra le moment d'attirer de nouveaux capitaux.

Quels sont les principaux défis des anges investisseurs ?

Ils prennent une portion de leurs économies pour l'investir dans une société en démarrage. C'est de l'altruisme, même si leur objectif est de récupérer de cinq à dix fois leur mise à chaque investissement. Ils investissent beaucoup de temps sans recevoir de salaire, le plus souvent dans leur communauté. Si l'entreprise échoue, ils perdent leur mise. Ce n'est pas comme un capital-risqueur, qui a la tâche de bien gérer un ou plusieurs fonds. De plus, les fonds de capital-risque investissent de plus en plus tardivement dans les entreprises, ce qui force parfois les anges à assumer seuls plusieurs tours de financement oscillant habituellement entre 250 000 $ et 2 M$.

Comment contourner ce problème ?

En 2013, nous avons vu beaucoup plus de cas de syndication. Des investisseurs décident de se regrouper pour investir des montants avoisinant les 5 M$, parfois plus. Il s'agit d'une tendance forte qui devrait se poursuivre en 2014.

***89 - Les anges investisseurs ont réalisé des placements de 89 millions de dollars en 2013 au Canada. Les investissements ont surtout été effectués dans les industries des technologies de l'information et des communications, des sciences de la vie et des technologies propres.
Source : National Angel Capital Organization

Yuri Navarro, directeur général, National Angel Capital Organization (NACO)
La NACO est un organisme sans but lucratif créé en 2002 pour offrir des possibilités de réseautage et des services aux anges investisseurs de tout le Canada. L'organisme compte quelque 2 100 membres.

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