Mal-aimés, les entrepreneurs québécois?


Édition du 02 Août 2014

Mal-aimés, les entrepreneurs québécois?


Édition du 02 Août 2014

Par Robert Dutton

De fait, le GEM révèle que par rapport à d'autres citoyens du monde, les Québécois s'estiment peu compétents pour devenir des entrepreneurs : moins que les Allemands, les Suédois ou les Néerlandais ; moins que les Grecs, les Espagnols ou les Portugais ; et beaucoup moins que les autres Canadiens ou que les Américains... Il s'agit là de compétences perçues, et non mesurées, j'insiste là-dessus. Car dans la réalité, les Québécois sont plus entrepreneurs que nombre de ces nationalités qui s'affirment plus compétentes.

Doit-on y voir une manifestation de notre prétendu complexe d'infériorité collectif ? Je ne me hasarderai pas à répondre. Mais les documents de l'IEQ et du GEM offrent une piste originale d'explication. Un pourcentage relativement faible de Québécois (24 %) connaissent personnellement un entrepreneur. Ce pourcentage avoisine ou dépasse les 30 % dans le reste du Canada et dans des pays comme l'Espagne, l'Irlande ou la Norvège, et dépasse 40 % en Israël et en Finlande. Pour une écrasante majorité de Québécois, l'entrepreneur est donc davantage une abstraction qu'une réalité. Ce qui expliquerait qu'il puisse à la fois admirer, voire idéaliser l'entrepreneur, et s'estimer sous-qualifié pour en devenir un.

L'importance de l'école et du milieu immédiat

Or, selon l'IEQ, le fait de connaître un entrepreneur a un impact important sur l'intention entrepreneuriale des jeunes. Tout comme sont déterminantes les perceptions positives, négatives ou neutres véhiculées par le milieu immédiat : famille, amis, collègues ou intervenants scolaires. Il est donc permis de croire que les attitudes vis-à-vis de l'entrepreneuriat se forment tôt dans la vie. Les perceptions et les attitudes des trentenaires d'aujourd'hui ont sans doute été formées il y a 15-20ans, dans les salles de classe et autour de la table familiale.

Les entrepreneurs des années 2030 à 2050 sont aujourd'hui sur les bancs d'école. C'est là que se prépare la création de valeur et d'emplois de demain. Je suis persuadé qu'à terme, les programmes scolaires sont au moins aussi déterminants dans la création et la croissance d'entreprises que les programmes d'aide aux entrepreneurs. Le ministre de l'Éducation, des Loisirs et des Sports, de même que les directions d'écoles, depuis le primaire jusqu'au cégep, devraient en prendre acte.

Biographie

Robert Dutton est le tout premier entraîneur en résidence de l'École d'entrepreneurship de Beauce (EEB). Pendant 20 ans, il a assuré la direction de Rona à titre de président et chef de la direction. Sous sa gouverne, l'entreprise a connu une croissance soutenue et est devenue le plus important distributeur et détaillant canadien de produits de quincaillerie, de rénovation et de jardinage. Après un passage aussi marquant que remarquable comme entrepreneur-entraîneur, Robert Dutton a décidé d'accompagner les entrepreneurs-athlètes de façon plus assidue, au sein de l'EEB.

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