Mal-aimés, les entrepreneurs québécois?


Édition du 02 Août 2014

Mal-aimés, les entrepreneurs québécois?


Édition du 02 Août 2014

Par Robert Dutton

Photo: iStock

Dans la première chronique de cette série, parue le 7 février, je faisais part de mon optimisme face au «déficit entrepreneurial» qui caractérise le Québec par rapport au reste du Canada. J'écrivais que je préférais y voir le verre à moitié plein de nos réalisations entrepreneuriales plutôt que le verre à moitié vide de nos lacunes.

Je le pense toujours. Mais ça ne m'empêche pas de m'interroger sur les façons de hausser le coefficient de remplissage du verre à moitié plein !

Je lisais récemment l'édition 2014 de l'Indice entrepreneurial québécois (IEQ) établi par la Fondation de l'entrepreneurship et le rapport du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) sur la situation de l'entrepreneuriat au Québec. Comme moi, les deux adoptent l'approche du verre à moitié plein. Le déficit est réel, mais il n'est ni abyssal ni insurmontable.

Cela étant, les deux documents sont complémentaires, et leur lecture conjuguée est particulièrement intéressante.

Il semble que les Québécois, jeunes et moins jeunes, ont une opinion très favorable de l'entrepreneur ; plus favorable même que les autres Canadiens. À cet égard, les deux études concordent, et celle du GEM indique même que la perception de l'entrepreneur est au Québec plus favorable que dans tous les pays du G8 !

Le Québécois type aime donc les entrepreneurs ; il les admire. Même si cette année, il est moins convaincu de leur honnêteté - un effet de la commission Charbonneau, sans doute.

Entreprendre : sport-spectacle ou sport de participation ?

Le Québécois aime davantage les entrepreneurs que les autres Canadiens. Paradoxalement, l'IEQ le confirme année après année, moins de Québécois que de Canadiens affirment vouloir se lancer en affaires. Et moins de Québécois que de Canadiens sont propriétaires d'entreprise.

L'IEQ met en lumière une subtilité troublante : parmi les jeunes qui ont l'intention de démarrer une entreprise, une forte majorité de Québécois (67 %) envisagent de le faire dans quatre ans ou plus ; alors qu'une majorité (54 %) des Canadiens hors Québec envisagent de le faire dans trois ans ou moins. Soit les Québécois sont plus réalistes que les autres Canadiens, soit leurs intentions tiennent encore du rêve non engageant, alors que les futurs entrepreneurs du reste du Canada en sont au projet.

Peut-être les Québécois sont-ils des «amateurs d'entrepreneurship», comme ils sont amateurs de hockey : on voue une admiration aux professionnels, mais le «lancer d'entreprise» demeure un sport-spectacle davantage qu'un sport de participation.

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