Entrevue n°193: Kevin O'Leary, investisseur et juge, Dragon's Den et Shark Tank

Offert par Les Affaires


Édition du 01 Mars 2014

Entrevue n°193: Kevin O'Leary, investisseur et juge, Dragon's Den et Shark Tank

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Édition du 01 Mars 2014

Par Diane Bérard

K.O. - Gardez le gouvernement le plus loin possible ! Il est incapable de juger de la viabilité d'un projet. Comment le fédéral a-t-il pu venir à la rescousse de Chrysler ? Et comment ose-t-il envisager de lui accorder encore 700 M$? Chrysler est morte cliniquement depuis des années. Laissons-la disparaître. Le marché récupérera les idées et les employés qui en valent la peine.

D.B. - Vous n'êtes pas tendre à l'égard du gouvernement du Québec...

K.O. - Personne n'a envie d'investir chez vous. Il en sera ainsi tant que vous ne changerez pas de gouvernement.

D.B. - Que pensez-vous de l'entrepreneuriat social ?

K.O. - Ça n'a aucun sens ! Je crois en la philanthropie, mais résoudre les problèmes de la planète ne fait pas partie du mandat des entreprises. Je ne veux pas que les pdg des entreprises dans lesquelles j'investis décident pour moi à quelle cause ira mon argent. Qu'ils m'enrichissent et je ferai le reste.

D.B. - Vous estimez que les gouvernements sont inefficaces. Pourquoi alors ne pas laisser les entreprises régler les problèmes sociaux et environnementaux ?

K.O. - Je n'investirais jamais dans une entreprise sociale. Ce n'est pas rentable. Il faudrait enseigner aux étudiants des écoles de gestion à s'en tenir à leur mandat : créer de la valeur pour l'actionnaire.

D.B. - Votre philosophie d'investissement a-t-elle évolué ?

K.O. - Le même critère guide mes choix depuis le début : combien de temps faudra-t-il à une entreprise pour couvrir tous ses frais ? Quand pourrais-je reprendre mon capital ? J'ai élaboré différents modèles de financement pour pouvoir redéployer mon argent à tout moment afin de ne manquer aucune occasion.

D.B. - Dans votre livre Toute ma vérité, vous parlez de l'argent comme s'il s'agissait d'un être humain...

K.O. - Il faut témoigner beaucoup de respect à l'argent. Si vous le traitez mal, il deviendra votre pire ennemi. Et surtout, ne pleurez jamais à cause de l'argent, il ne pleurera pas pour vous.

D.B. - Vous gérez un fonds d'un milliard et vous participez à deux émissions de télé. Comment gérez-vous votre temps ?

K.O. - Je le gère par période de 30 minutes. Et si j'aperçois un rendez-vous ou une activité qui me déplaît dans mon agenda, je m'en débarrasse. J'ai travaillé fort pour atteindre la liberté dont je jouis. Il n'est pas question que je la compromette.

D.B. - Décrivez-nous votre relation avec vos employés.

K.O. - O'Leary Fund compte 50 gestionnaires de fonds. Ils ont tous choisi de travailler pour moi pour une seule raison : devenir riche à craquer. Je m'attends à ce qu'ils trouvent des entrepreneurs qui font de l'argent et qui nous en rapporteront.

D.B. - Votre cause, c'est l'entrepreneuriat. Votre passe-temps, la photographie. Comment conjuguez-vous les deux ?

K.O. - J'ai une banque de 100 000 photos. J'expose régulièrement. Chaque photo se détaille 6 000 $. Les fonds recueillis servent, entre autres, à financer le Future Dragon Fund. Je remets chaque mois une bourse de 5 000 $ à un étudiant du secondaire qui a présenté un projet sur le site cbc.ca/dragonsden.

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