L’Ordre des arpenteurs-géomètres a produit une bande dessinée en collaboration avec le dessinateur Martin Durand pour appuyer sa campagne de promotion visant les 15-17 ans. Elle est principalement distribuée dans les cégeps et les salons carrières.
Au début des années 2000, de nombreux ordres professionnels ont constaté que, s’ils n’agissaient pas rapidement, ils verraient leurs effectifs chuter radicalement quelques années plus tard. La retraite approchait pour plusieurs de leurs membres, et, dans bien des cas, le recrutement n’était pas suffisant pour assurer leur remplacement.
S’en est suivi une série de campagnes de promotion pour attirer des étudiants vers ces professions où l’emploi était alors plus qu’assuré. « À un certain moment, c’était la pénurie extrême ; nous avions 4 finissants pour 50 employeurs ! Quand ça s’est su que les perspectives étaient aussi bonnes, le nombre d’inscriptions est monté en flèche », se souvient Daniel Bérard, président de l’Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec (OAGQ).
Comme il faut quatre ans pour former un arpenteur-géomètre à l’Université Laval, la pénurie a duré une dizaine d’années. Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se produit. « Il y a un essoufflement du marché de la construction et de la revente de maison, donc la demande est moins grande », constate M. Bérard, qui est également associé de Bérard Tremblay arpenteurs-géomètres à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Les perspectives de la profession sont aussi très liées à l’activité gouvernementale, et la réforme cadastrale québécoise – qui a exigé un grand nombre d’arpenteurs-géomètres – prendra fin au cours des prochaines années. Les résultats de l’étude démographique commandée par l’OAGQ en 2014 laissent donc présager « un léger surplus d’offres sur un horizon de 10 ans ».
La relève compense les départs à la retraite
Si l’OAGQ compte environ 1 000 membres depuis cinq ans, son président s’attend à ce que ce nombre se stabilise aux alentours de 800 d’ici 5 à 7 ans. « Beaucoup de membres sont dans la même tranche d’âge, et nous savons que, d’ici 10 ans, plus de 50 % d’entre eux prendront leur retraite », explique Daniel Bérard.
Le renouvellement massif des membres ne sera pas l’apanage de l’OAGQ. Le président de l’Ordre des urbanistes du Québec, Donald Bonsant, note que « les premiers membres prennent leur retraite tour à tour, mais nous avons accueilli tellement de nouveaux urbanistes depuis les cinq dernières années que ça compense [ces départs] ». Même constat du côté de la Chambre des notaires, qui comptabilise chaque année près de 150 départs à la retraite, mais aussi près de 200 nouveaux inscrits sur son tableau.
Promotion continue auprès des jeunes
Quand le spectre de la pénurie de relève s’est mis à planer au-dessus des ordres, ceux-ci ont commencé à fréquenter assidument les journées carrières des cégeps et des universités, ainsi que les salons de l’emploi.
Plusieurs ont développé des campagnes destinées à susciter l’intérêt des jeunes de 15 à 18 ans. L’Ordre des arpenteurs-géomètres a produit une bande dessinée qui présente son champ de pratique professionnelle. De son côté, l’Ordre des technologues professionnels participe à plusieurs activités pour accroître la visibilité des professions en technologie des sciences appliquées auprès des jeunes du secondaire et du collégial, dont le concours Science, on tourne !
L’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec a quant à lui mis sur pied une fondation qui remet plusieurs bourses d’études à ses futurs membres présumés. « Les programmes universitaires liés aux ressources humaines et aux relations industrielles semblent en bonne forme », remarque Francine Sabourin, directrice développement de la profession de cet ordre. « Ils sont souvent remplis à pleine capacité et plusieurs sont contingentés. »
Autant l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréées et celui des urbanistes que la Chambre des notaires ont déclaré à Les Affaires que leur relève « est assurée ». La popularité des programmes universitaires de comptabilité, de droit et d’ingénierie ne semble pas non plus fléchir, ce qui laisse présager un bon renouvellement de leurs ordres respectifs.
