Les biopharmas dans la tourmente

Publié le 13/11/2010 à 00:00, mis à jour le 19/11/2010 à 15:15

Les biopharmas dans la tourmente

Publié le 13/11/2010 à 00:00, mis à jour le 19/11/2010 à 15:15

Par Carole Le Hirez

Merck : perte de 180 emplois à la suite de la fermeture du centre de recherche thérapeutique de Kirkland ; MDS : 225 emplois perdus dans la recherche contractuelle à Montréal ; Sanofi Aventis : disparition de 35 postes au siège social de Laval. Les mauvaises nouvelles se succèdent depuis plus d'un an dans l'industrie biopharmaceutique québécoise.

Le mal n'est pas nouveau. De 2003 à 2009, le Québec a perdu 42 % de ses entreprises en sciences de la vie, selon une étude de la firme Ernst & Young. L'hémorragie s'est toutefois accélérée au cours des deux dernières années, en raison de la crise économique. Des 85 entreprises de biotechnologie enregistrées chez BioQuébec en 2008, près de la moitié ont disparu. Le nombre d'emplois est passé d'environ 4 000 à près de 2 000 dans le secteur.

" Les entreprises les plus faibles ont disparu. Les plus solides sont acquises par des intérêts étrangers. Si cela continue, le secteur sera en grand danger ", résume Paul Karamanoukian. Le leader canadien du secteur des Sciences de la vie chez Ernst & Young dresse un portrait sombre de la situation. " Le développement et le lancement des produits ne se font plus ici. Il n'y a pas eu d'émissions publiques au cours des trois dernières années. On n'a pas de compagnies naissantes. Seules les plus matures peuvent aller chercher de l'argent, mais elles n'arrivent pas à lever des montants suffisants pour progresser. "

Les biopharmas à sec

Même pessimisme chez Yves Rosconi, président de BIOQuébec. " Près de la moitié des entreprises risquent de disparaître à brève échéance si on ne prend pas les mesures nécessaires ", prévient-il. Le grand responsable : le manque de financement. " La crise économique a provoqué une rareté du capital de risque ", souligne-t-il.

Le manque de fonds était au coeur des discussions des intervenants québécois des biotechs réunis début octobre dans le cadre de BioContact. " On manque cruellement de capitaux pour soutenir les biopharmas au Québec. Pourtant, il y a de l'argent à faire. L'investissement initial de 15 millions de dollars [M $] dans Biochem Pharma vaut près de 6 milliards aujourd'hui ", affirme Martin Godbout, président de l'événement.

Les succès comme celui de Biochem sont cependant trop rares, ce qui contribue à décourager les investisseurs, explique-t-il. En effet, développer un médicament coûte jusqu'à 300 M $ et demande une quinzaine d'années.

S'allier ou mourir

Ce n'est pas Fernand Labrie qui dira le contraire. Le fondateur d'EndoCeutics, chercheur au Centre hospitalier de l'Université Laval, vient de signer un partenariat de 330 M $ avec Bayer pour commercialiser le Vaginorm, un médicament qui traite la dysfonction sexuelle chez les femmes ménopausées. M. Labrie a investi à ce jour 160 M $ à même les fonds générés par ses autres découvertes sur le traitement du cancer de la prostate depuis une vingtaine d'années pour réaliser les études de phases 1 et 2 du produit.

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