Norbourg: des conseillers veulent poursuivre l'AMF

Publié le 06/07/2009 à 00:00

Norbourg: des conseillers veulent poursuivre l'AMF

Publié le 06/07/2009 à 00:00

Par Stéphane Desjardins

Une quinzaine de représentants discutent activement du dossier, autant au sein de grandes institutions financières que chez les firmes indépendantes, affirment-ils. Il s’agit d’un groupe qui grandit d’heure en heure. Ils doivent encore s’entendre sur un porteur de flambeau, qui fera officiellement une demande de recours collectif au nom de ses pairs. Tous les représentants qui cotisent obligatoirement au Fonds d’indemnisation des services financiers, qu’administre l’Autorité des marchés financiers (AMF), seraient requérants selon cette demande. Rappelons qu’ils ont dû verser une cotisation obligatoire pour renflouer les coffres du Fonds, qui a remboursé des épargnants de Norbourg pour 31M$.

Tous les représentants impliqués ont insisté pour ne pas faire connaître leur nom à ce stade-ci de la démarche: « Nous avons l’intime conviction que l’AMF considère généralement les représentants comme des abuseurs et non des gens honnêtes, surtout du côté des firmes indépendantes, explique un des représentants impliqués dans le dossier. Nous pouvons difficilement porter plainte contre l’AMF, car nous avons peur des représailles. On a vu des règlements de compte de la part de cet organisme. On a même vu l’AMF suspendre ses propres fonctionnaires parce qu’ils ont alerté la Sûreté du Québec [dans l’affaire Norbourg] puisqu’ils constataient que leurs patrons ne bougeaient pas. »

Les conseillers considèrent qu’à la suite des révélations de Finance et Investissement de jeudi dernier, à l’effet que l’AMF se serait traîné les pieds dans l’affaire Norbourg malgré les multiples avertissements de leurs propres enquêteurs, ils n’ont pas à faire les frais de l’incurie de l’organisme. « Ils nous ont fait payer pour les agissements de Vincent Lacroix alors que ce ne sont ni les cabinets ni les représentants qui sont à blâmer dans cette affaire », nous a déclaré un autre des représentants concernés par cette demande de recours.

« Les seuls qui ont fait les frais de ce dossier, ce sont les représentants. Pourtant, nous ne sommes pas responsables de cette situation », ajoute-t-il. Les représentants espèrent faire officiellement leur demande en septembre.

Les conseillers interviewés par Finance et Investissement constatent que le grand public entretient désormais de la suspicion envers les conseillers financiers. Et que l’AMF, par ses campagnes de sensibilisation, est largement responsable de ce phénomène. « Les grands scandales financiers ne viennent pas des représentants, mais bien des dirigeants des firmes et des gestionnaires de fonds. Mais les régulateurs ont préféré taper sur la tête des représentants, estime un des représentants qui prépare le recours. On attend toujours une réforme pour encadrer les gestionnaires, provenant de l’AMF. Je me demande si nous n’étions pas mieux servis du temps où tout était décentralisé, avant que l’AMF ne soit créée. Il y avait davantage de proximité entre les divers régulateurs et leurs marchés. Depuis la création de l’AMF, la rapidité d’exécution en a pris pour son rhume. »

« On dirait que l’AMF gère avant tout pour protéger sa propre image, et non pour protéger les investisseurs. Surtout depuis le scandale Norbourg, ajoute-t-il. Avec les récentes révélations, il n’y a rien de rassurant pour notre industrie. Ultimement, on aimerait que Québec fasse le ménage au sein de l’AMF. »

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