Le ras-le-bol d'un banquier met de nouveau Goldman et Wall Street au pilori

Publié le 16/03/2012 à 16:56

Le ras-le-bol d'un banquier met de nouveau Goldman et Wall Street au pilori

Publié le 16/03/2012 à 16:56

Par AFP

Le très médiatique ras-le-bol exprimé par l'ex-banquier de Goldman Sachs Greg Smith dans le New York Times cette semaine met une nouvelle fois au pilori la banque d'affaires et plus généralement la culture de Wall Street.

Certes l'image sulfureuse de banquiers d'investissements avides d'argent et peu scrupuleux n'est pas nouvelle, depuis l'époque des raids boursiers des années 80 et le personnage de Gordon Gekko incarné par Michael Douglas dans le film Wall Street.

Mais le secteur est redevenu particulièrement critiqué depuis la crise financière de 2008.

Le niveau élevé de ses salaires au moment où le chômage frôlait les 10% aux Etats-Unis a fait scandale, alors que les grands noms du secteur ont bénéficié d'une recapitalisation sur deniers publics.

L'été dernier le mouvement Occupy Wall Street, qui dénonce le trop grand pouvoir de l'argent sur la politique et les inégalités croissantes, se focalisait notamment sur les banques et leur trop grande prise de risque.

Pour Jim Sinegal, analyste de la maison de recherche Morningstar, c'est vraiment le "plan de soutien gouvernemental qui a rendu les gens furieux. Si les employés de General Motors (également aidé par le gouvernement pour éviter une faillite, ndlr) gagnaient un demi-million de dollars par an, les gens seraient en colère également".

L'environnement hautement politisé d'une année électorale offre en outre un terreau favorable à de telles polémiques.

Plus qu'aucune autre banque, Goldman Sachs est à chaque fois particulièrement critiquée. Jim Sinegal juge que c'est parce qu'elle "a continué à gagner de l'argent malgré une mauvaise économie. Elle continue à briller".

C'est aussi parce qu'une image d'arrogance s'est dessinée à force de déclarations et d'emails internes ayant fuité.

Fin 2009, le PDG Lloyd Blankfein lançait comme une boutade à un journaliste du Sunday Times qu'il n'était "qu'un banquier qui fait le travail de Dieu".

En 2010, alors que la banque était poursuivie par l'autorité américaine des marchés pour avoir trompé des investisseurs en leur vendant des dérivés adossés à de l'hypothécaire à risque, les courriels de dirigeants étaient révélés, qualifiant les produits en cause de "contrats de m....".

Un trader personnellement mis en cause, Fabrice Tourre, ironisait sur les "les pauvres petits emprunteurs peu solvables" qui ne "vont pas faire de vieux os".

Dans sa tribune incendiaire mercredi, le démissionnaire Greg Smith accuse des dirigeants de Goldman Sachs de qualifier leurs clients de "pantins".

La banque est aussi critiquée pour avoir aidé la Grèce à abaisser à court terme le niveau de son endettement en le reportant sur plusieurs années, dissimulant ainsi la mauvaise santé des finances du pays aujourd'hui au bord de la faillite, même si ces contrats était légaux et utilisés par d'autres.

Récemment, Goldman s'est aussi retrouvée montrée du doigt par un juge aux Etats-Unis dénonçant des conflits d'intérêt "dérangeants" dans le cadre du rachat d'une société de transport énergétique américaine, El Paso, par sa concurrente américaine Kinder Morgan l'an dernier.

Goldman, conseil d'El Paso, possédait une part de 19% dans Kinder Morgan et l'un de ses banquiers détenait personnellement pour 340.000 dollars d'actions du même groupe.

Selon le Wall Street Journal vendredi, la banque a engagé une réflexion pour renforcer ses règles de transparence existantes sur les conflit d'intérêt.

Jim Sinegal remarque qu'il y a peu de chances que "les firmes de Wall Street perdent des clients à cause" de la tribune de Greg Smith. Les investisseurs avertis "savent généralement à qui ils ont à faire".

Son collègue Maclovio Pina note cependant que le risque est que cette accumulation de mauvaise presse "entame la confiance des clients, sur laquelle reposent les affaires des banques".

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