TOP 25 - L'amélioration de la situation du Québec passe notamment par l'accueil que l'on réserve aux gens de l'industrie financière venant de l'extérieur. Il est nécessaire de savoir ce que les gens de l'extérieur pensent de l'industrie, mais également de la province en général, pour pouvoir briser les stéréotypes.
À votre avis que devrait faire l'industrie québécoise pour briller davantage? C'est la question que Finance et Investissement a posée aux lauréats du Top 25. Tous se sont prêtés à la question et ont proposé plusieurs pistes de réflexion.
« Le Québec est une province incroyable sur le plan des gens, du talent et de la passion. Nous devons le promouvoir plus à l'extérieur du Québec. Nous nous présentons souvent comme différents, mais pas assez comme les meilleurs », avance Joseph Iannicelli, président et chef de la direction Compagnie d'assurance Standard Life du Canada.
Il est nécessaire de valoriser ce que l'on fait bien, mais également de faire venir de nouveaux talents. Les meilleurs veulent travailler avec les meilleurs. « On devrait accueillir autant de professionnels de l'international, le brain-trust de notre industrie ici au Québec. On devrait trouver une façon qu'ils se sentent ici chez eux, sans que ce soit une question de langues, d'impôts, ou de politique. On devrait se concentrer sur nos chiffres d'affaires, les améliorer et augmenter notre présence globalement, sans impliquer toutes ces questions-là, pour faire de Montréal et du Québec un endroit à désirer pour ces professionnels de l'extérieur. Il faut avoir un accès plus flexible pour des personnes qui peuvent contribuer à notre communauté, qui pourraient être des atouts », explique Monique Gravel, directrice générale et chef de CIBC Wood Gundy.
L'idée n'est pas ici d'ouvrir de nouveau une polémique sur la langue, comme l'explique Monique Gravel, mais de ne pas faire du français une barrière. Il ne faut pas s'empêcher de s'aider martèle la directrice générale et chef de CIBC Wood Gundy, qui est la première à vouloir rester dans la province. « Mon emploi est à Toronto et je choisis de vivre au Québec et je préfère prendre un avion tant que cela est possible pour continuer à vivre ici. Je ne veux donc pas critiquer, mais être réaliste. On ne devrait pas rendre le choix de venir chez nous plus difficile. »
Il y a parfois plus de freins à s'installer au Québec qu'en Ontario par exemple. Il faut éviter de multiplier les difficultés : « Peut-être qu'on devrait simplifier le plus possible la réglementation autour des industries financières sans la relaxer pour autant, mais peut-être mieux la coordonner avec les autres provinces et la rendre la plus simple possible pour que les nouveaux joueurs puissent intégrer plus facilement l'industrie financière », propose Daniel Dupont, gestionnaire de portefeuille chez Fidelity Investments. Attention cependant, l'idée n'est pas d'intégrer toutes les commissions de valeurs mobilières, mais de mieux coordonner la réglementation et de la simplifier. Tout cela pour bâtir de nouvelles entreprises en finance au Québec.
Même son de cloche chez Robert Frances, président et chef de la direction, Groupe financier Peak. « Au Québec, la réglementation relève de notre champ de compétences. L'assouplissement de la réglementation, le souci de la conformité ainsi qu'une aide facilitant les relations entre les conseillers et les fournisseurs seraient autant d'initiatives qui faciliteraient l'entrepreneuriat. »
Si l'objectif est d'encourager l'entrepreneuriat, autant ne pas mettre de bâtons dans les roues de ceux qui ont « la flamme », mais plutôt les encourager. Cela passe par l'industrie financière, les régulateurs, mais également par les politiques.
Propos recueillis par Jean-François Barbe, Christian Benoit-Lapointe, Ulysse Bergeron, Léonie Laflamme-Savoie, Stéphanie Ferrère, Jean-François Parent et Guillaume Poulin-Goyer.
