New Millenium et Tata font miroiter des milliers d'emplois au Québec

Publié le 12/03/2011 à 00:00, mis à jour le 18/03/2011 à 16:27

New Millenium et Tata font miroiter des milliers d'emplois au Québec

Publié le 12/03/2011 à 00:00, mis à jour le 18/03/2011 à 16:27

Par Suzanne Dansereau

Après Arcelor Mittal, voilà que Tata Steel, une des plus importantes sociétés sidérurgiques du monde, projette d'investir jusqu'à 4,85 milliards de dollars dans la mise en valeur de deux gisements de fer près de Schefferville, de part et d'autre de la frontière entre le Québec et le Labrador. Ce projet minier pourrait générer 8 000 emplois pendant sa phase de construction.

Le géant indien a conclu une entente avec la société d'exploration montréalaise New Millenium, qui a découvert ces gisements. Selon une étude de préfaisabilité, ils contiennent 9,2 milliards de tonnes de minerai de fer, dont 5,6 milliards qualifiés de réserves. À eux deux, ils constituent un des plus importants gisements de la planète.

La nouvelle mine livrerait 22 millions de tonnes de fer par année et pourrait être exploitée sur une période pouvant aller jusqu'à 100 ans.

" C'est une nouvelle formidable pour le Québec, s'est exclamé Robert Martin, président de New Millenium, interviewé en marge du congrès annuel de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs (PDAC), à Toronto. On parle de 8 000 emplois durant la construction, de 1 230 emplois permanents pendant l'exploitation et de 1,3 milliard de dollars par année pour le PIB québécois. "

New Millenium pourrait tirer des revenus annuels de 250 millions de dollars si les deux gisements sont exploités. En vertu de l'entente signée avec Tata, New Millenium détient 36 % du projet appelé Taconite. Tata possède le reste, soit 64 %. La coentreprise créée appartiendra à 80 % à Tata et à 20 % à New Millenium. Cette dernière pourra augmenter sa participation de 16 %, voire à 40 %, si un troisième partenaire s'ajoute.

Le taux de rendement interne du projet est évalué à 21 % sur 25 ans. La construction devrait démarrer en 2016. Une étude de faisabilité sera lancée " très rapidement ", promet M. Martin. Elle devrait coûter 50 millions de dollars et durer deux ans. Suivra le processus d'approbation, qui en prendra trois.

La stratégie de Tata vise à sécuriser ses approvisionnements en fer dans un contexte où la demande mondiale explose, tout comme le prix : en 2009, une tonne de fer se vendait 90 $, tandis qu'elle se négocie à 200 $ aujourd'hui.

Tata réduira ainsi sa dépendance face aux grands acteurs comme Rio Tinto ou BHP Billiton. Le fer canadien quittera le port de Sept-Îles vers les usines européennes de Tata Steel, qui produisent de l'acier et qui n'ont pas d'approvisionnement captif pour l'instant.

C'est la même stratégie qu'a employée Arcelor Mittal, qui a annoncé en janvier l'acquisition des gisements de fer de la société Baffinland, sur la Terre de Baffin, fer qui sera exporté de Port-Cartier.

Une seconde entente

Il s'agit d'une deuxième entente entre Tata et New Millenium. En 2008, la société indienne s'est engagée dans un projet de 300 millions de dollars pour exploiter une mine située non loin de Schefferville et devant livrer quatre millions de tonnes de fer par année à compter de 2012. L'entente a été exercée en septembre 2010. " On a appris à se connaître. Tata voulait tester le Québec, sa nordicité et ses relations avec les autochtones dans un plus petit projet ", explique M. Martin. Quatre communautés autochtones sont concernées par les deux projets : les Naskapis, ainsi que les Innus de Schefferville, de Goose Bay et de Sept-Îles.

Maintenant, les deux sociétés partenaires attendent avec impatience le dévoilement du Plan Nord. Taconite prévoit la construction d'une ligne de transmission d'électricité de plus de 250 kilomètres. " Un petit coup de pouce ne serait pas de refus ", lance Robert Martin.

Suzanne Dansereau, envoyée au congrès de la PDAC

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