Des milliards en projets hydroélectriques

Publié le 25/09/2010 à 00:00, mis à jour le 24/09/2010 à 09:40

Des milliards en projets hydroélectriques

Publié le 25/09/2010 à 00:00, mis à jour le 24/09/2010 à 09:40

Du point de vue énergétique, le Brésil est un grand Québec : l'électricité y est surtout produite par des centrales hydrauliques. Mais là s'arrête la comparaison.

Les projets hydroélectriques en cours au Brésil sont d'une tout autre envergure, comme les controverses qu'ils provoquent.

Le président brésilien Luis Inácio Lula da Silva vient de donner son feu vert au consortium Norte Energia, dirigé par Eletrobras, le pendant brésilien d' Hydro-Québec. Le consortium construira Belo Monte, une centrale de 11 200 MW sur la rivière Xingu, en Amazonie. C'est deux fois la puissance installée de la centrale Robert-Bourassa, à la Baie-James, la plus importante du Québec. Selon les sources, sa construction suppose le déplacement de 10 000 à 20 000 personnes !

Malgré cet " inconvénient ", le pdg d'Eletrobras insiste : le projet de plus de 11 milliards de dollars est idéal pour son pays. " C'est l'ouvrage qui permettra de produire le plus d'énergie avec le moins d'impact sur l'environnement et les populations ", assure José Antonio Muniz Lopez, rencontré au Congrès mondial de l'énergie, qui a eu lieu la semaine dernière à Montréal.

L'entreprise d'État reconnaît qu'il faudra déplacer plus de 10 000 personnes et inonder 520 kilomètres carrés en Amazonie, soit une fois et demie la taille de la Ville de Montréal. " Mais de cette superficie, 320 kilomètres carrés sont déjà inondés une grande partie de l'année ", dit-il.

" Les familles seront déplacées dans de nouvelles communautés, dotées de tous les services. Avant, personne ne se préoccupait de leurs conditions de vie misérables. " Mais les écologistes dénoncent l'inondation de la forêt et l'assèchement de la Xingu. Avec des communautés autochtones, ils ont tenté de bloquer le projet. Sans succès.

Des gigawatts pour la croissance

En attendant le début des travaux à Belo Monte, Eletrobras est déjà à l'oeuvre aux quatre coins du Brésil.

D'ici 2019, la demande d'électricité y croîtra de plus de 5 % par an. La société d'État est aux premières loges pour répondre aux besoins des consommateurs et des industries du pays.

" Nous avons déjà des projets totalisant 11 000 MW en construction ou autorisés, dit M. Lopez. Nous comptons investir près de 12 milliards de réaux. " C'est plus de 7 milliards de dollars... seulement en 2010 !

Eletrobras vient notamment de commencer la construction de deux centrales totalisant 6 600 MW sur la rivière Madeira. Chacune d'entre elles sera deux fois plus puissante que tout le complexe de quatre centrales qu'Hydro-Québec bâtit sur la rivière Romaine, sur la Côte-Nord.

Sur les tables à dessin, Eletrobras a pour 40 000 MW de projets. C'est autant que sa capacité totale. La société compte ainsi doubler sa puissance installée d'ici 10 ans.

Des projets à l'étranger

Le Brésil se tourne aussi vers l'atome. Eletrobras a lancé un appel d'offres pour construire une troisième centrale nucléaire. " Dans ce secteur, c'est du développement stratégique. Nos réserves d'uranium figurent au cinquième rang mondial, dit M. Lopez. Un jour, nous aurons réalisé tout le développement hydraulique possible. D'ici là, nous devons maintenir une expertise dans cette filière et dans l'enrichissement de l'uranium. "

C'est sans compter les investissements à l'étranger, dans lesquels Eletrobras se lance cette année. En novembre, elle commencera la construction d'une centrale de 250 MW au Nicaragua. Elle a aussi des projets au Pérou et au Mozambique.

" Eletrobras a besoin de croître pour survivre, dit M. Lopez. Et notre groupe a une excellente capacité financière. " Il veut mettre l'entreprise au service de l'Amérique du Sud. Le continent, selon lui, a tout intérêt à multiplier les interconnexions pour construire à terme un seul grand réseau électrique, de l'Atlantique au Pacifique.

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