La volonté de la Ville de Québec de construire en hauteur sème l'inquiétude

Publié le 19/02/2011 à 00:00, mis à jour le 28/02/2011 à 14:42

La volonté de la Ville de Québec de construire en hauteur sème l'inquiétude

Publié le 19/02/2011 à 00:00, mis à jour le 28/02/2011 à 14:42

Par Stéphane Rolland

Pour densifier l'agglomération, la Ville de Québec veut plus d'immeubles multirésidentiels en hauteur. Une erreur, dit l'Association des constructeurs.

" Construire des logements à haute densité ne freinera pas l'étalement urbain. Au contraire, ça va l'encourager. Les personnes qui veulent vivre dans une unifamiliale iront en périphérie ", croit François Levesque, président pour la région de Québec de l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ-Québec).

Ce pavé dans la mare est l'un des bémols exprimés sur le désir de la Ville de Québec de densifier son territoire. La municipalité en a pris note et a demandé à ses urbanistes de réviser leurs plans afin de veiller à ce que la densification se fasse de " façon intelligente ", affirme François Picard, vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec et responsable de l'urbanisme.

En attendant, l'APCHQ-Québec demande à la Ville de prendre en compte les aspirations des ménages. Selon ses estimations, la construction de maisons unifamiliales ne représente que 15 % des chantiers en cours. Pourtant, 56 % des ménages veulent s'établir dans ce type d'habitation, selon un sondage de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, réalisé en 2009.

Le fantasme du bungalow

Les ménages sont prêts à passer plus de temps sur la route parce qu'ils associent la maison unifamiliale à la qualité de vie, explique Michel Raynaud, professeur en urbanisme. " Il faudrait que les pouvoirs publics ne laissent pas qu'au promoteur la tâche de rendre les milieux urbains attrayants. Les villes devraient investir dans les espaces publics et la sécurité. Cette solution est toutefois taboue, car il faudrait la financer avec des taxes. "

En plus des désirs des nouveaux acheteurs, la Ville devra également prendre en considération ceux des résidents des quartiers transformés. Dans le Vieux-Beauport, où 200 citoyens ont signé une pétition contre la densification, les résidents s'inquiètent de la transformation que subit leur quartier.

Depuis une dizaine d'années, des promoteurs y achètent des maisons unifamiliales. Ils les démolissent pour construire un bâtiment à deux étages ou ils séparent le terrain en deux.

" Il commence à y avoir des problèmes de circulation sur certaines rues résidentielles, déplore Gilles Godbout, l'un des signataires de la pétition. Les résidents s'inquiètent lorsqu'ils voient leurs voisins vendre leur maison. Ils se demandent si elle sera achetée par un résident ou par un entrepreneur. "

Dans ce dossier, les entrepreneurs respectent la loi. " Il n'y a pas de règlement de zonage qui interdise cette pratique, déplore Gilles Godbout. Nous ne sommes pas contre la densification urbaine, mais nous avons l'impression qu'il n'y a aucune planification ou cadre pour gérer ce développement. "

Le cas du Vieux-Beauport illustre deux phénomènes, selon Michel Raynaud. D'abord, la crainte des résidants de voir leur quartier changer. Ensuite, le manque de suivi des plans d'urbanisme par les villes nord-américaines. " Les promoteurs peuvent souvent négocier pour déroger aux plans initiaux ", constate-t-il.

Combattre l'étalement urbain

Si certains projets peuvent être critiqués, les grands centres urbains ne souffrent pas moins de l'étalement urbain. À Québec, la densification permettra d'éviter un changement de zonage, et ainsi protéger les cours d'eau des bassins versants. L'étalement empire aussi la congestion routière et la pollution atmosphérique.

Même s'il se dit attentif aux critiques des citoyens et de l'APCHQ-Québec, François Picard maintient que la Ville doit tenir le cap sur son projet de densifier l'agglomération. " Dans tous les arrondissements, des terrains sont gaspillés près des grands axes. Nous voulons y construire des bâtiments un peu plus denses, mais qui demeurent attrayants pour les jeunes familles. C'est beaucoup plus payant de construire à ces endroits que d'étendre les réseaux d'aqueduc et d'égout. "

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