Officiellement, l’Arabie Saoudite adhère aux quotas que lui impose l’organisation des pays producteurs de pétrole (Opep). «En aparté, les négociateurs ont passé leur matinée à répandre le message qu’ils ignoreraient ces mêmes quotas», écrit le New York Times.
L’Opep avait décidé lors de sa réunion nocturne de mardi à Vienne de s’en tenir strictement à ces quotas de production préétablis. Cette décision aurait pour effet de réduire l’offre mondiale de pétrole de 520 000 barils par jour, puisque la plupart des pays membres ne respectaient pas ces mêmes quotas dans les mois passés.
L’Arabie Saoudite dépasse déjà son quota de 600 000 barils par jour. Son choix d’ignorer les directives de l’Opep résulterait en une offre mondiale inchangée.
Le marché semblait accorder hier davantage de poids aux chuchotements des Saoudiens qu’au mot d’ordre de l’Opep. Le prix du pétrole terminait mercredi la journée en baisse de 68 cents à 102,58 dollars américains le baril.
Il n’empêche que la perspective d’une baisse de la production a soulevé l’ire des États-Unis. Le porte-parole de la Maison Blanche, Scott Stanzel a déclaré que «les États-Unis ont besoin de davantage de pétrole et les prix de l’énergie demeurent encore très élevés malgré la récente baisse».
Pourtant, l’Opep se défend de vouloir imposer au monde des prix artificiellement élevés, au moment où le pétrole semble se rapprocher de 100 dollars américains le baril et pourrait même passer en dessous de ce seuil. Sa réduction de production s’inscrit, dit-elle, dans une logique «d’équilibrer l’offre et la demande», au vu de la baisse de demande de la part des pays de l’OCDE.
Ce recul de la demande s’est traduit par des accumulations de stocks de l’ordre de 380 000 barils par jour dans les pays de l’OCDE au second trimestre. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui représente les intérêts des pays de l’OCDE, a, en effet, rabaissé ses prévisions de demande pour 2008 et 2009 au vu du ralentissement économique de ses pays membres.
Cependant, sur le plan mondial, la demande continue de croître, même si le rythme de croissance a ralenti. L’AIE estime que la demande mondiale de pétrole se situera à 86,8 millions de barils par jour en 2008, soit une hausse de 0,8% par rapport à 2007. En 2009, la demande devrait progresser de 1% à 87,6 millions de barils par jour.
