Les administrateurs de la Financière agricole sommés de comparaître

Publié le 22/08/2011 à 18:49

Les administrateurs de la Financière agricole sommés de comparaître

Publié le 22/08/2011 à 18:49

Par La Presse Canadienne

Une commission parlementaire de l'Assemblée nationale fait face à un cas rare qui s'apparente à de l'insubordination.

Les administrateurs d'une société d'État ne se sont pas présentés à une séance lundi même s'ils avaient été convoqués de longue date.

La commission de l'agriculture a donc adopté rien de moins qu'une sommation à comparaître à transmettre aux membres du conseil d'administration de la Financière agricole, un organisme paragouvernemental qui assure les producteurs agricoles en cas de pertes.

Le président de la commission, le député Pierre Paradis, a évoqué un rare précédent de sommation à comparaître dans sa longue expérience, lors des débats de la commission qui s'était penchée sur la privatisation d'une partie du parc national du mont Orford.

Les députés voulaient entendre les administrateurs de la Financière. La société d'État est en effet vivement contestée par l'Union des producteurs agricoles (UPA), parce qu'au cours des dernières années, elle a resserré ses conditions d'indemnisation et augmenté ses tarifs, en vue de de s'autofinancer, à la demande du gouvernement.

Les parlementaires ont entendu les parties lundi, mais aucun des administrateurs qui devait comparaître en après-midi ne s'est pointé. Après un bref débat de procédures, ils ont adopté à l'unanimité, tous partis confondus, l'assignation à comparaître. Mais la date reste à déterminer, puisqu'il reste à discuter de l'horaire des travaux.

Plus tôt en journée lundi, le président de l'Union des producteurs agricoles, Christian Lacasse, avait comparu. Selon lui, le gouvernement fait preuve d'un "manque de vision flagrant" avec son Livre vert sur l'avenir de l'agriculture, s'il ne sauve pas les fermes, dont près du tiers sont menacées de disparaître.

Il accuse ainsi la Financière agricole d'étrangler les agriculteurs de façon "sournoise" et avec "acharnement", en pleine crise. Il veut donc que le gouvernement fasse plier la Financière pour ainsi donner un "petit répit" aux fermes en difficulté.

Au cours d'un long témoignage, le président de l'UPA a indiqué qu'il ne servait à rien au gouvernement de publier, comme il l'a fait au printemps, un Livre vert tant attendu pour réformer les politiques agricoles, quand les producteurs disparaissent.

"Il y a manque de vision flagrant", a dénoncé M. Lacasse, qui a demandé l'immunité en commission pour lancer une sorte de cri du coeur, un réquisitoire contre la Financière.

"On nous parle d'un Livre vert, on nous dit qu'il y aura une nouvelle politique agricole dans deux ou trois ans, mais combien de producteurs restera-t-il dans deux ou trois ans? On risque de perdre 25 à 30 pour cent de nos fermes."

Il a déclaré que les gestionnaires de la Financière sont dans le déni en ne voulant pas admettre la crise, notamment dans le domaine du porc, du boeuf, de l'agneau et des petites céréales, en raison de la chute des prix. Bon nombre de producteurs sont en défaut de paiement.

"C'est probablement ce qu'il y a de plus incroyable depuis les derniers mois: les gens de la Financière sont venus encore une fois répéter (en commission parlementaire en juin dernier) qu'il n'y a pas de problème, qu'il n'y a pas de crise, a dit M. Lacasse. Je m'excuse, mais il y en a une!"

Depuis janvier 2011, le président de l'UPA constate une détérioration sérieuse des conditions économiques des exploitants.

"La gradation est évidente. En 2011, ça bascule! Les producteurs abandonnent ou font faillite", a-t-il déclaré, en se questionnant sur "l'acharnement" de la Financière à vouloir néanmoins appliquer des mesures et des tarifs qui pénalisent des producteurs déjà affectés.

Il a accusé les responsables de la Financière de ne pas rendre accessible l'information à laquelle il a droit à titre d'administrateur de la Financière, puisqu'il siège au conseil. Il prétend même que la Financière transmet des informations erronées au ministre de l'Agriculture sur l'impact des mesures de resserrement.

Enfin, il les a accusés de ne pas agir rapidement avec des mesures concrètes pour assister les producteurs en difficulté.

En contrepartie, il assure que l'UPA ne s'est pas assise "sur son steak" et a proposé des solutions parce qu'elle "connaît la situation des fermes". M. Lacasse exige entre autres une baisse des primes de la Financière, ainsi que des mesures de compensation.

Les parlementaires ont été attentifs au message de l'UPA. Ils ont dit être préoccupés par le comportement de la Financière.

En matinée, des représentants de l'organisme communautaire Au Coeur des familles agricoles ont témoigné du désarroi qui frappe les agriculteurs, qui vont jusqu'à se suicider.

 

 

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