Alors que les indices boursiers du monde entier sont dans la tourmente, un nombre croissant de signes indiquent que le développement des technologies vertes est affecté. Tesla Motors, l'une des jeunes entreprises chéries du monde des technologies propres, vient d'annoncer de nouveaux changements internes et un ralentissement généralisé de ses activités. Cette entreprise, qui compte parmi ses actionnaires les fondateurs de PayPal et de Google, n'en est pas à ses premiers chamboulements. Mais c'est la première fois que le fabricant de voitures électriques de luxe réduira ses effectifs, le nouveau pdg Elon Musk citant la crise financière pour expliquer les mises à pied. Si Tesla, l'une des "start-ups" les mieux financées du secteur des technologies vertes, doit réduire ses dépenses, qu'en est-il des milliers d'autres petites entreprises de ce milieu qui ne jouissent pas des mômes ressources ? Môme le géant Rio Tinto Alcan revoit ses plans de développement, y compris au Canada. L'expansion prévue de l'aluminerie de Saguenay, au coût de 2,5 milliards US, serait en suspens, selon le Globe and Mail de ce matin. L'aluminerie de Kitimat, en Colombie-Britannique serait dans la môme situation. Or ces deux projets permettraient d'augmenter la production d'aluminium tout en réduisant les émissions atmosphériques. L'expansion prévue à Kitimat permettrait de fabriquer 40 % plus d'aluminium, tout en réduisant les émissions totales de 40 %. Le prix des commodités, y compris celui de l'aluminium, est en baisse marquée depuis quelques jours. L'action de Rio Tinto Alcan a baissé de presque 40 $ hier, pour terminer la session à 154,27 $. Les constructeurs automobiles, qui font déjà face à un recul important de leurs ventes aux États-Unis, doivent pour leur part jongler avec un prix de l'essence très volatil. Le baril de pétrole se négocie maintenant à 74 $, soit la moitié de son sommet historique atteint en juillet, 147 $. Or les fabricants ont annoncé de nombreuses fermetures d'usines où leurs camionnettes et VUS étaient fabriqués, dans l'optique où le prix de l'essence irait inexorablement vers de nouveaux sommets. GM, qui a consacré environ 500 millions de dollars au développement de sa voiture électrique Volt, est à la fois aux prises avec des problèmes de liquidité et d'un marché en plein bouleversement. "Nous détestons peut-ôtre les prix élevés de l'essence, mais ils nous poussent dans la bonne direction en termes d'économie d'essence", explique Bob Lutz, le nautonier du projet Volt chez GM. "Si soudainement on se retrouve avec un litre d'essence à 0,25 $ ou 0,40 $, ce serait très mauvais", ajoute le vétéran de l'industrie automobile. Pour aller plus loin : http://earth2tech.com/2008/10/15/what-teslas-restructuring-means-for-cleantech/#more-12336 Earth 2 Tech: What Tesla's restructuring means for clean tech http://www.nytimes.com/2008/10/05/magazine/05Green-t.html New York Times Magazine: Capitalism to the Rescue http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/LAC.20081016.RBANKSCOMM16/TPStory/ The Globe and Mail: Rio Tinto pulls in its horns http://www.latimes.com/business/la-fi-autos7-2008oct07,0,1111687.story The Los Angeles Times: Falling oil prices could prove a blessing or a curse to automakers