Capture et stockage de carbone: l'industrie albertaine n'attend que le feu vert d’Ottawa

Publié le 03/12/2007 à 10:56

Capture et stockage de carbone: l'industrie albertaine n'attend que le feu vert d’Ottawa

Publié le 03/12/2007 à 10:56

Par lesaffaires.com
Dans sa prise de position la plus claire et la plus élaborée jusqu'à maintenant, l'industrie énergétique de l'Alberta affirme que la capture et le stockage de carbone (CSC) "est d'une importance vitale pour la durabilité des sables bitumineux […] et l'ut Si des signes de changement étaient visibles depuis quelque temps, la prise de position du groupe industriel ICO2N ne laisse plus de doute : l'industrie réclame un cadre réglementaire, et des subventions gouvernementales, afin de pouvoir mettre en place le plus rapidement possible la CSC. ICO2N rassemblent la grappe du secteur énergétique albertain. Parmi les quinze entreprises membres, on retrouve Suncor, TransAlta, Shell, Husky Energy, Esso, Canadian Natural et Total. Les membres de ICO2N représentent des émissions de GES dépassant 100 mégatonnes par année, 60 % de la production d'électricité en Alberta et 95 % de la production des sables bitumineux. Le rapport publié aujourd'hui par ICO2N quantifie pour la première fois, de manière claire, les réductions de GES pouvant être réalisées grâce à la CSC. L'étude stipule qu'il serait possible de réduire les émissions de 20 mégatonnes par année d'ici une décennie, ce qui équivaudrait à retirer quatre millions de voitures de la route. ICO2N avance que ces réductions pourraient atteindre 100 mégatonnes, "avec la bonne approche à plus long terme". La réduction de 20 mégatonnes d'ici 2015 coûterait environ 75 $ la tonne, selon le modèle développé par ICO2N. Ces coûts seraient assumés en partie par la réutilisation du CO2 dans des projets de récupération assistée du pétrole, où le CO2 est injecté dans des puits de pétrole délaissés pour des raisons économiques. Le groupe industriel est toutefois clair : une aide financière du gouvernement sera nécessaire afin d'accélérer la transition vers la CSC. L'industrie souligne à cet effet l'importance d'une collaboration accrue entre les gouvernements de l'Alberta et du Canada, et l'industrie. Les relations entre la province et Ottawa ont été pour le moins houleuses dans le dossier des changements climatiques, particulièrement depuis le débat entourant la ratification canadienne de Kyoto. L'industrie énergétique de l'Alberta souligne à plusieurs reprises l'urgence d'agir :"L'industrie de l'Ouest du Canada, particulièrement le secteur des sables bitumineux, connaît actuellement une période d'expansion importante, ce qui offre une occasion d'inclure l'infrastructure nécessaire à la CSC dans les nouvelles installations en construction", peut-on lire dans le rapport. Fait intéressant, le rapport cite la nouvelle norme californienne sur les émissions de GES des carburants comme l'un des éléments qui pourraient sérieusement nuire à l'industrie canadienne des sables bitumineux. Le standard californien stipule que les carburants vendus dans cet État devront réduire leurs émissions de GES de 10 % d'ici 2020, et ce selon une analyse du cycle de vie. Ce dernier aspect nuit particulièrement au pétrole des sables bitumineux, dont la production demande des quantités très importantes d'eau et d'énergie. Rappelons qu'environ un million de barils de pétrole par jour est actuellement issu des sables bitumineux, mais que cette production pourrait être multipliée par cinq d'ici 2030, alors que les sources traditionnelles de pétrole se tariront progressivement. Pour aller plus loin : http://www.ico2n.ca/docs/media/ICO2N%20Report_Carbon%20Capture%20and%20Storage_A%20Canadian%20Environmental%20Superpower%20Opportunity.pdf Rapport du ICO2N

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