Plusieurs entreprises, dont les marchandises en provenance de Chine arrivaient en retard, ont réglé leurs problèmes en passant leurs commandes encore plus tôt qu'à l'habitude. " Nous avons déjà commandé les habits d'hiver pour 2012 ", dit Jean Clément, secrétaire de la chaîne de vêtements du même nom.

Le quincaillier Rona, le fournisseur de matériel d'art DeSerres et le détaillant de vêtements Tristan ont aussi modifié leurs méthodes pour éviter les retards de livraison. " Pour recevoir une commande en juillet prochain, je dois la passer ce mois-ci. Ce qui suppose que j'ai commencé à faire mes dessins et à choisir mes échantillons en août ", explique le président de Tristan, Gilles Fortin.

Les entreprises doivent non seulement mieux planifier leurs achats, mais aussi payer plus cher pour leurs marchandises.

Ces retards et ces coûts supplémentaires s'expliquent par la réduction de l'offre dans le transport maritime mondial, soutient Christian Sivière, de Solutions Import Export Logistique. " Les transporteurs ont perdu beaucoup d'argent en 2009 et 2010. Ils ont réduit les services et laissé des bateaux à quai ", dit-il. Selon Claude Tardif, vice-président de l'Association des maisons de commerce extérieur du Québec, la multiplication des mesures de sécurité pèse aussi dans la balance.

Gilles Fortin, quant à lui, pointe l'expansion du marché interne en Chine, qui fait en sorte que les manufacturiers chinois accorderaient plus d'importance à leurs nombreux clients dans le pays. " Les quantités sont plus grandes, les clients paient plus cher et sont moins difficiles, dit-il. Nous sommes plus exigeants; on vérifie les lots, on peut les faire reprendre. Pas les Chinois. "

par François Normand et Marie-Ève Fournier