Première moisson: Fermée pour cause de rénovations vertes

Publié le 14/12/2013 à 00:00

Première moisson: Fermée pour cause de rénovations vertes

Publié le 14/12/2013 à 00:00

Photo: Jérôme Lavallée

Mélanges exclusifs de farines de blé issues de l'agriculture raisonnée, charcuteries de porc exempt d'hormones et de sous-produits animaux, etc. Le développement durable n'est pas qu'un slogan pour Première Moisson. Mais au 860 de l'avenue du Mont-Royal Est, à Montréal, le virage vert de la boulangerie-pâtisserie a failli déraper.

Pour transformer cette succursale en «boulangerie de demain», comme l'annonçait la chaîne québécoise en février, des travaux majeurs ont été entrepris. L'entreprise refuse de divulguer le montant de la facture totale, mais révèle qu'une aide gouvernementale de 600 000 $ a été accordée en vertu du programme Technoclimat du ministère des Ressources naturelles et du programme d'appui à l'innovation du ministère des Finances et de l'Économie.

«Nous avons acheté un immeuble centenaire il y a 10 ans, et sa rénovation s'est révélée beaucoup plus complexe qu'on ne s'y attendait, explique Liliane Colpron, présidente de Première Moisson. Les travaux ont pris plus de six mois au lieu des trois à quatre mois prévus. Ils devaient être terminés à la mi-septembre.»

Depuis mars, la boulangerie fonctionnait avec une surface réduite. Mais, selon Mme Colpron, il n'était plus possible de recevoir les clients dans cet environnement chaotique, si bien que la boutique est fermée depuis la fin de novembre, à l'aube de l'une des périodes les plus achalandées de l'année pour une boulangerie-pâtisserie-charcuterie.

La boutique de l'avenue du Mont-Royal pourra «probablement» rouvrir quelque part entre le 17 et le 20 décembre, a indiqué l'entrepreneure à Les Affaires. «Finalement, les rénovations nous auront coûté de 35 à 40 % de plus que prévu. Sans compter les pertes de revenus pendant les mois où l'on a fonctionné avec une demi-boutique et pendant les deux à trois semaines où elle a été complètement fermée.»

Un projet écologique

L'objectif de cet ambitieux projet est d'implanter une technologie innovante de réfrigération, de congélation, de climatisation, de chauffage et de cuisson des aliments. Le communiqué de février parlait de «jumelage de la géothermie, de l'aérothermie et de la thermoélectricité». Ces travaux doivent permettre de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre de la boulangerie, de supprimer les nuisances sonores causées par les compresseurs et les condensateurs situés sur le toit du bâtiment, d'éliminer l'utilisation des gaz frigorigènes et, surtout, de réaliser des économies d'énergie de 70 % annuellement.

Le procédé adopté doit d'abord servir à produire du froid. Il consiste à puiser le pouvoir calorifique de l'air ambiant et du sol et à le canaliser dans les enceintes de refroidissement. Plusieurs réfrigérateurs, congélateurs, présentoirs, tables de travail et climatiseurs seront modifiés pour y inclure la technologie, et de nouveaux appareils seront développés pour les besoins de l'établissement, comme des murs de congélation.

«Cette innovation est avantageuse sur les plans environnemental et économique», précise l'ingénieur et responsable du projet, Jean-Claude Tessier, de Tecnum.

Les nouveaux équipements nécessiteront peu d'entretien, auront une longue durée de vie et permettront d'obtenir une température et un taux d'humidité stables, afin de favoriser une conservation optimale des aliments.

Là encore, tout ne s'est pas passé aussi bien que prévu. «Une grande partie de la technologie va bien, assure Mme Colpron, qui a fondé Première Moisson en 1992. Sauf pour la production de froid, où il faudra y aller par étape en 2014. C'est le prix à payer pour devenir un modèle !» Cette technologie devrait être implantée dans certains des 21 autres établissements de la chaîne.

En outre, Première Moisson a demandé à la firme d'architectes LemayMichaud de redessiner l'espace-boutique pour assurer une intégration harmonieuse de ces nouveaux concepts aux éléments architecturaux et de design. Ainsi, un système d'éclairage LED sera installé dans la boutique et à l'extérieur, ce qui permetta de réduire de 90 % la consommation d'énergie liée à l'éclairage.

Des économies d'énergie seront également réalisées grâce à un vestibule. Le revêtement de sol, chauffant et écologique, permettra la géo-redistribution uniforme de l'énergie. On privilégiera l'utilisation de matériaux recyclés et du patrimoine québécois pour les meubles et les éléments architecturaux. On enjolivera la terrasse surplombant la devanture de la boutique d'un jardin de fines herbes qu'on utilisera en cuisine.

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