L'avionneur Airbus s'inquiète de la capacité des banques européennes à financer des ventes d'avions en dollars, la monnaie dans laquelle sont signés tous les contrats aéronautiques, a déclaré lundi son directeur commercial John Leahy.

"Cela pourrait devenir un souci pour nous et nous suivons la situation très attentivement", a indiqué M. Leahy lors d'une conférence de presse.

Il s'inquiète de la capacité des banques européennes a assurer leur part du financement des achats d'avions par les compagnies aériennes, si elles viennent à manquer de liquidités en dollars.

"Cela nous inquiète car les avions sont vendus et financés en dollars", a expliqué M. Leahy.

Depuis le mois d'août, les banques européennes éprouvent des difficultés à se financer dans la monnaie américaine. Les principales banques centrales mondiales se sont mobilisées jeudi pour éviter le tarissement des liquidités en dollars.

Outre les banques, Airbus a aussi la capacité de participer au financement des achats d'avions par les compagnies mais compte surtout sur les agences de crédit à l'exportation, a-t-il ajouté.

Airbus a revu une nouvelle fois à la hausse lundi son estimation du marché aéronautique pour les 20 prochaines années, qu'il estime à 3.500 milliards de dollars, tablant sur une croissance continue du trafic aérien en Asie en dépit des turbulences de l'économie mondiale.

M. Leahy par ailleurs réclamé une décision rapide concernant l'évolution de l'actionnariat du groupe EADS, la maison mère d'Airbus, alors que le constructeur allemand Daimler veut vendre sa participation de 15% et que les rumeurs se succèdent sur l'avenir de ces actions.

"Toute cette indécision sur la structure du capital d'EADS ne nous aide certainement pas sur le marché: les compagnies aériennes s'engagent à long terme avec Airbus et EADS et elles aimeraient voir une structure de capital stable plutôt que d'innombrables spéculations", a-t-il dit à l'AFP.

L'hebdomadaire allemand Der Spiegel affirmait samedi que l'émirat du Qatar veut entrer au capital d'EADS en achetant la moitié de la part de Daimler.