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Le gouvernement russe a affirmé lundi vouloir développer la production nationale d'avions de ligne, notamment avec un projet de long-courrier avec la Chine, et réduire ainsi sa dépendance face aux constructeurs aéronautiques occidentaux alors que les sanctions se font de plus en plus sévères contre Moscou.
«Les sanctions restent en vigueur. (...) Nous ne savons pas comment vont se comporter nos partenaires car ils dépendent malheureusement des autorités politiques, dont les actes sont loin d'être prévisibles», a déclaré le Premier ministre Dmitri Medvedev lors d'une réunion gouvernementale.
«Nous devons continuer d'augmenter la quantité d'avions produits en Russie et de pièces destinées à ces avions», a-t-il ajouté, selon le compte-rendu de la réunion publié sur le site du gouvernement.
Les grandes compagnies aériennes russes, Aeroflot en tête, ont renouvelé ces dernières années une grande partie de leur flotte, qui datait de l'époque soviétique, en commandant massivement des Boeing et Airbus.
Actuellement, a souligné M. Medvedev, les avions importés représentent 80% des avions moyen et long courrier en exploitation en Russie et la moitié des avions régionaux, d'où "des obligations" pour le pays. Le Premier ministre a cité les mésaventures de Dobroliot, low-cost d'Aeroflot dont les Boeing 737 ont été cloués au sol du jour au lendemain en août à cause des sanctions européennes qui empêchaient la mise en oeuvre du contrat de leasing.
Les autorités tentent déjà de relancer l'aviation civile russe, à terre depuis la chute de l'URSS. Elles ont mis en service en 2011 l'appareil régional Superjet 100 et comptent lancer en 2016 le moyen-courrier MS-21.
Mais ces avions ont remporté un accueil plutôt froid avec peu de commandes au delà d'Aeroflot qui s'est agacé en outre selon la presse russe des ratés de jeunesse du Superjet.
"En octobre, nous devons signer avec nos collègues chinois le volet technique d'un projet d'avion long courrier", a annoncé le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine lors de la réunion. "Le marché chinois est assez vaste ce qui rend la production rentable", a-t-il ajouté.
Selon M. Rogozine, le gouvernement compte en outre doubler la production de Superjet à 50 appareils par an et créer une version civile de l'appareil militaire léger à propulsion par hélices Iliouchine 112B.
Le patron d'Aeroflot, Vitali Saveliev, a récemment prévenu que la compagnie, confrontée à une baisse de la demande liée au ralentissement de l'économie russe, pourrait repousser des commandes d'appareils occidentaux.
