L'horlogerie suisse bat des records en 2021 avec la reprise du luxe

Publié le 27/01/2022 à 15:38

L'horlogerie suisse bat des records en 2021 avec la reprise du luxe

Publié le 27/01/2022 à 15:38

Par AFP

Avec l’envolée de la Bourse qui a fait gonfler le patrimoine des personnes fortunées, le très grand luxe dans son ensemble a connu un vif rebond. (Photo: 123RF)

Zurich — L’horlogerie suisse a atteint des sommets en 2021 avec la forte reprise dans le luxe, les exportations de montres suisses enregistrant un vif rebond après le choc de la pandémie en 2020, au point de battre des records.

En 2021, les exportations horlogères ont représenté près de 22,3 milliards de francs suisses (30, 5 milliards de dollars), selon les relevés de la fédération horlogère, ce qui les a propulsées au-dessus de leur niveau d’avant-pandémie, mais aussi du niveau de 2014, une année faste pour le secteur en Suisse. 

L’an passé, les exportations de montres ont rebondi de 31,2% par rapport à 2020, selon les relevés de l’administration fédérale des douanes. Elles ont ainsi dépassé de 2,7% leur niveau de 2019 et de 0,2% leur précédent record de 2014, a précisé la fédération horlogère. 

«L’horlogerie suit les mouvements du secteur du luxe», a déclaré Jean-Daniel Pasche, le président de la fédération horlogère, lors d’un entretien avec l’AFP. 

Avec l’envolée de la Bourse qui a fait gonfler le patrimoine des personnes fortunées, le très grand luxe dans son ensemble a connu un vif rebond.

Dans l’automobile, Rolls-Royce, Bentley ou Bugatti ont connu une année record en 2021, tandis que dans la joaillerie et l’horlogerie, le groupe suisse Richemont a fait état la semaine dernière d’une envolée de ses ventes pendant les fêtes, son chiffre d’affaires trimestriel surpassant de 38% son niveau d’avant-pandémie.

 

Rebond des É.-U. et Moyen-Orient

En 2020, l’horlogerie suisse avait connu un choc brutal face aux fermetures de boutiques pendant les confinements et au gel du tourisme dont dépend étroitement le secteur du luxe. Les exportations horlogères s’étaient contractées de 21,8% après une chute historique en avril et mai, reculant sur tous les grands marchés à l’exception de la Chine où une partie des achats s’étaient reportés vers les boutiques locales, faute de pouvoir voyager.

Mais au fur et à mesure de l’année, les exportations de montres se sont redressées en 2021, d’abord vers les États-Unis, puis vers d’autres marchés tels que Singapour et les pays du Golfe.

Fin 2021, elles ont surpassé leur niveau d’avant-pandémie de 27,8% vers les États-Unis, de 0,6% vers Singapour et de 6,4% vers les Émirats arabes unis.

Cette remontée des exportations vers les pays du Golfe « n’est pas une grosse surprise », a estimé Jean-Christophe Babin, directeur général de Bulgari, lors d’un entretien avec l’AFP à l’occasion d’une semaine des montres organisée par les marques horlogères du groupe français LVMH pour leurs clients à Dubaï.

«Cette région a un baromètre qui est très lié au prix du pétrole et du gaz», et la remontée de leurs cours a donc « contribué à recréer au Moyen-Orient une grande confiance client », a-t-il décrypté.

 

Reprise concentrée sur le luxe

Cette reprise n’en a pas moins été hétérogène. Les grands marchés historiques tels que Hong Kong, le Japon, le Royaume-Uni ou la France ont continué de pâtir de l’absence des touristes, les exportations de montres y restant inférieures à leur niveau d’avant-pandémie.

La reprise a également bénéficié exclusivement aux montres de luxe, dont le prix dépasse 3 000 francs suisses (4100$)à la sortie d’usine, les modèles de moins de 500 francs suisses (680$) continuant eux de chuter.

«En 2021 et 2022, on a vu une demande sur des produits exceptionnels, des produits uniques», a constaté M. Babin qui, signe des temps, présentait à Dubaï des montres comptants parmi les plus chères jamais fabriquées par Bulgari, dont une manchette pour femme parée de diamants à plus de 1,3 million d’euros (1,85 million de $) et une montre pour homme sertie de diamants et d’émeraudes à 1,6 million d’euros (2,25 millions $).     

Pour 2022, le patron de la fédération horlogère espère que cette évolution favorable se poursuive et que les flux touristiques reprennent.  

« Ce qui est important, c’est que la géopolitique ne nous amène pas de mauvaises surprises qui perturberaient les affaires », a-t-il toutefois averti.

Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, s’attend à une croissance de 9% des exportations horlogères suisses en 2022, a-t-il indiqué à l’AFP.

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