Ukraine: plusieurs pays quittent la réunion du G20 lors de l'intervention de la Russie

Publié le 20/04/2022 à 07:54, mis à jour le 20/04/2022 à 16:12

Ukraine: plusieurs pays quittent la réunion du G20 lors de l'intervention de la Russie

Publié le 20/04/2022 à 07:54, mis à jour le 20/04/2022 à 16:12

Par AFP

8h50 | Paris — Les Ukrainiens parlent d'intensification, les Russes d'une nouvelle phase: au 56e jour de la guerre, les combats redoublent de violence dans l'est de l'Ukraine, où Moscou se concentre sur une région qu'elle considère comme lui appartenant.

«Cette nouvelle phase» de la guerre, comme l'a qualifiée le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, s'annonce acharnée. D'autant que l'Ukraine reçoit désormais des armes lourdes que les Occidentaux ont longtemps hésité à lui fournir pour éviter une escalade du conflit.

Les forces russes continuent de se renforcer sur la ligne de front et «tentent de percer les défenses ukrainiennes», constate le ministère britannique de la Défense sur Twitter. 

Simultanément, les attaques sur plusieurs villes à travers le pays «témoignent de leur volonté de perturber les mouvements des renforts et ravitaillements ukrainiens vers l'Est». 

Voici un point de la situation, à partir d'éléments des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

 

L'Est

Les combats dans le Donbass se sont intensifiés depuis lundi soir. Kyiv a fait état mercredi de «tentatives d'assaut» sur les localités de Soulyguivka et Dibrivné (région de Kharkiv), ainsi que sur Roubijné et Severodonetsk (Lougansk).  

Selon un responsable américain du département de la Défense, Moscou a augmenté sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant à 76 le total de ses bataillons dans le pays.

Selon l'Institut américain de l'étude de la guerre (ISW), «les forces russes ont conduit d'intensifs bombardements et frappes d'artillerie sur plusieurs points de la ligne de front depuis autour d'Izioum jusqu'à Mykolaïv, mais relativement peu d'offensives terrestres».

L'ISW, qui s'interroge sur la «préparation hâtive» des Russes, estime qu'ils pourraient viser à encercler les troupes ukrainiennes «le long d'axes entre Izioum et le sud-est et entre Donetsk et le nord».   

L'institut évoque des offensives autour d'Izioum, de Kreminna (au nord de Severodonetsk), et de la ville de Donetsk vers Avdiivka. Mais une telle stratégie d'encerclement créerait de vastes poches de résistance qui seraient compliquées à réduire pour les Russes, estime l'ISW. 

 

Le Sud

Après bientôt deux mois de siège, le port stratégique de Marioupol (sud-est) semblait mercredi proche de tomber aux mains des Russes. Les séparatistes prorusses ont affirmé mercredi que cinq militaires ukrainiens avaient déposé les armes.

Les derniers à défendre la ville sont essentiellement retranchés dans le complexe métallurgique d'Azovstal, un ensemble d'usines et de souterrains d'où les forces de Moscou peinent à les déloger. La Russie les a plusieurs fois exhortés à déposer les armes.

«Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures», a affirmé Serguiy Volyna, de la 36e brigade de la marine nationale ukrainienne. «L'ennemi est 10 fois plus nombreux que nous», a-t-il ajouté, suppliant «tous les dirigeants du monde (…) d'utiliser la procédure d'extraction et de nous emmener sur le territoire d'un pays tiers».

La ville est soumise à des bombardements incessants depuis le début de l'offensive russe le 24 février. Sa chute permettrait aux Russes de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d'Azov en reliant la région du Donbass, en partie contrôlée par leurs partisans, à la Crimée que Moscou a annexée en 2014.

Les villages de Mala Tokmachka et d'Orikhiv, à 70 km au sud-est de Zaporijjia, ont eux aussi été la cible d'une recrudescence des bombardements, a constaté l'AFP. 

 

Bilan humain

Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles. Rien qu'à Marioupol, les autorités ukrainiennes parlent de 20 000 morts. Un accord y a été trouvé mercredi sur un couloir humanitaire pour évacuer des civils, premier accord de ce type depuis samedi. 

Au total, 300 000 Ukrainiens ont été évacués par des couloirs humanitaires depuis le début des hostilités, avait indiqué Kyiv mardi. 

Sur le plan militaire, le président Volodymyr Zelensky avait déclaré vendredi qu'environ 2 500 à 3 000 soldats ukrainiens avaient été tués depuis le début du conflit et quelque 10 000 blessés. Le Kremlin a récemment admis de son côté des «pertes importantes». Le 25 mars, il avait reconnu la mort de 1 351 soldats pour 8.825 blessés. Certaines sources occidentales vont jusqu'à 12 000 morts russes. 

Des chiffres à prendre avec prudence.

 

Réfugiés et déplacés

Plus de cinq millions d'Ukrainiens ont fui leur pays, selon de nouveaux chiffres publiés mercredi par l'ONU sur la plus importante crise des réfugiés en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Plus de 218 000 non-Ukrainiens, essentiellement des étudiants et des travailleurs migrants, ont aussi quitté l'Ukraine pour les pays voisins.

L'ONU estime par ailleurs à 7,1 millions le nombre des déplacés à l'intérieur de l'Ukraine.

 

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