Ukraine: plusieurs pays quittent la réunion du G20 lors de l'intervention de la Russie

Publié le 20/04/2022 à 07:54, mis à jour le 20/04/2022 à 16:12

Ukraine: plusieurs pays quittent la réunion du G20 lors de l'intervention de la Russie

Publié le 20/04/2022 à 07:54, mis à jour le 20/04/2022 à 16:12

Par AFP

«La Russie ne devrait pas participer ou être incluse dans ces réunions», a affirmé Chrystia Freeland sur Twitter. (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 20 avril. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.     

16h00 | Le Canada et un certain nombre de ses alliés démocratiques ont quitté mercredi la plénière du G20 lorsque la Russie a cherché à intervenir, a indiqué la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland.

La secrétaire au Trésor des États-Unis Janet Yellen et le ministre ukrainien des Finances Serhiy Marchenko se sont retirés de la réunion du G20 au moment où la personne représentant la Russie commençait à parler.

Plusieurs ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales ont également quitté la salle, a indiqué à l’Associated Press une source bien au fait des réunions, qui s’est exprimée sous le couvert de l’anonymat, car l’événement n’était pas public. Certains ministres et gouverneurs de banques centrales qui ont assisté à la réunion ont éteint leurs caméras lorsque la personne représentant la Russie a pris la parole, a indiqué la source.

«Les réunions de cette semaine à Washington ont pour but de soutenir l’économie mondiale, et l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie constitue une grave menace pour l’économie mondiale. La Russie ne devrait pas participer ou être incluse dans ces réunions», a affirmé Chrystia Freeland sur Twitter.

«Les démocraties du monde ne resteront pas les bras croisés face à l’agression et des crimes de guerre russes», a-t-elle ajouté.

Les effets brutaux de la guerre de la Russie contre l’Ukraine ont occupé le devant de la scène lors des réunions printanières du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, au cours desquelles les chefs des finances se réunissent pour s’attaquer aux problèmes les plus urgents du monde.

Le président Joe Biden a déclaré que la Russie ne devrait pas rester membre du G20, un organe international des plus grandes économies du monde qui promeut la coopération économique entre les pays.

 

 

11h26 | Zaporijjia — Les combats s'intensifiaient mercredi dans l'est et le sud de l'Ukraine où l'armée russe semblait près de s'emparer du port stratégique de Marioupol, Kyiv recevant cependant un soutien croissant des Européens et des Américains, notamment en armes lourdes.

Dernier dirigeant européen en date à se rendre à Kyiv, le président du Conseil européen Charles Michel a rencontré le président Volodymyr Zelensky.

L'UE fera «tout son possible» pour que l'Ukraine «gagne la guerre», a déclaré Charles Michel après les entretiens, qui ont porté sur le soutien financier et militaire de l'Union européenne et ses sanctions contre la Russie.

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE est «une priorité», a dit de son côté Volodymyr Zelensky.

Sur le terrain, le ministère ukrainien de la Défense a affirmé mercredi matin que l'armée russe «concentrait l'essentiel de ses efforts sur la prise de Marioupol et poursuivait ses tentatives d'assaut près de l'aciérie Azovstal», dernier îlot de résistance de ce port situé sur la mer d'Azov, à l'extrémité sud du Donbass.

Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du bataillon Azov qui résiste à Azovstal, a indiqué que ses combattants faisaient face à un «front à 360 degrés», «sans arrière» possible.

Il a souligné que des centaines de civils, dont des enfants, se trouvaient dans l'aciérie, complètement détruite par des «bombes super-puissantes», et a appelé les dirigeants internationaux à les «sauver avant tout».

«Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures», et «l'ennemi est 10 fois plus nombreux que nous», avait déclaré dans la nuit de mardi à mercredi Serguiï Volyna, commandant de la 36e brigade de la marine ukrainienne, dans un message posté sur Facebook.

Après trois jours sans couloir humanitaire, Kyiv a indiqué mercredi matin être arrivé à «un accord préliminaire» avec les Russes pour évacuer des civils de Marioupol vers Zaporijjia, à quelque 200 km au nord-ouest.

Mais les cars d'évacuation ont pris du retard et n'étaient plus attendus avant jeudi au plus tôt, a indiqué à l'AFP un responsable de l'accueil des réfugiés à Zaporijjia.

La situation dans la ville, où au moins 20 000 personnes ont péri depuis début mars selon le conseil municipal, est «catastrophique», selon la première vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.

La Russie, qui a lancé plusieurs ultimatums aux défenseurs de Marioupol, est déterminée à prendre ce port qui lui permettrait de faire la jonction entre la Crimée, qu'elle a annexée en 2014, et les républiques séparatistes du Donbass.

Sa prise permettrait aussi à Moscou d'injecter des forces supplémentaires dans l'offensive visant à prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass, que les séparatistes contrôlent en partie depuis 2014.

 

«Tentatives d'assaut» dans le Donbass

Au-delà de Marioupol, les combats semblaient s'intensifier tant dans l'est que dans le sud de l'Ukraine. 

Le ministère ukrainien de la Défense a fait état mercredi matin de «tentatives d'assaut» sur les localités de Soulyguivka et Dibrivné, dans la région de Kharkiv (est), ainsi que sur Roubijné et Severodonetsk, dans la région de Lougansk (est).

Le gouverneur de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a renouvelé ses appels aux civils à évacuer. «La situation se complique d'heure en heure», a-t-il écrit sur la messagerie Telegram: «Mettez-vous en sécurité (…) Partez». 

À Kramatorsk, grande ville de la région de Donetsk, des habitants interrogés par l'AFP s'attendaient au pire. «Ça va être le merdier», a dit Alexandre, 53 ans. «Tant que les Russes ne se calmeront pas, il n'y a rien de bon à attendre». 

Les bombardements s'intensifiaient aussi dans le sud, notamment sur les villages de Mala Tokmatchka et d'Orikhiv, à 70 km au sud-est de Zaporijjia, a constaté l'AFP.

Alors que la guerre semblait encore lointaine la semaine dernière, «maintenant, quand ça vient du côté russe, les maisons tremblent et c'est beaucoup plus fréquent», a dit Vitaly Dovbnia, précisant avoir une valise prête dans le coffre de sa voiture.

Dans cette région, le ministère russe de la Défense a indiqué avoir notamment frappé les villages de Kisselivka et Novovorontsovka.  

Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant à 76 le total de ses bataillons dans le pays.

 

Nouvelles armes pour Kyiv

«Cette nouvelle phase» de la guerre, comme l'a qualifiée mardi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, s'annonce acharnée. D'autant que l'Ukraine reçoit désormais des armes lourdes que les Occidentaux hésitaient à lui fournir auparavant.

Après la livraison de pièces d'artillerie annoncée la semaine dernière par le président américain Joe Biden, les Ukrainiens ont désormais «à leur disposition plus d'avions de chasse qu'il y a deux semaines», a affirmé mardi le porte-parole du Pentagone John Kirby, expliquant qu'ils avaient reçu «des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte».

Le commandement des forces aériennes ukrainiennes a affirmé de son côté mercredi n'avoir «pas reçu de nouveaux avions», mais «des pièces détachées pour la réparation des appareils existants».

Kyiv réclame des Occidentaux des Mig-29 soviétiques que ses militaires savent déjà piloter et dont disposent encore certains pays d'Europe de l'Est.

Washington s'apprête aussi à approuver un nouveau paquet d'aide militaire s'élevant à 800 millions de dollars, moins d'une semaine après une annonce d'une tranche du même montant, selon plusieurs médias américains.

 

Négociations au point mort

L'appel mardi du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à une trêve «humanitaire» de quatre jours pour les fêtes orthodoxes de Pâques — renouvelé mercredi par le coordinateur de l'ONU en Ukraine Amin Awad — semblait en revanche avoir peu de chances d'être entendu.

D'autant que les négociations russo-ukrainiennes, censées continuer en ligne depuis la dernière séance physique à Istanbul fin mars, semblent au point mort.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé mercredi que les Ukrainiens «ne cessent de se retirer de ce sur quoi il y avait des ententes». «La balle est dans leur camp», après que Moscou leur a remis «un projet de document», a-t-il ajouté sans préciser le contenu de ce texte.

L'invasion russe a déjà poussé vers les pays voisins de l'Ukraine, à commencer par la Pologne, plus de cinq millions d'Ukrainiens, un record depuis la Seconde Guerre mondiale.

Certains font néanmoins des allers-retours: le porte-parole des gardes-frontières ukrainien a indiqué mercredi que 1,1 million d'Ukrainiens étaient rentrés en Ukraine depuis le 24 février.

Le conflit a aussi chamboulé certains grands équilibres mondiaux. Des pays européens qui ne faisaient pas partie de l'OTAN semblent désormais prêts à rejoindre l'Alliance militaire, comme la Finlande, dont le Parlement entamait mercredi un débat sur une adhésion.

Sa candidature est désormais probable, et cette évolution est suivie de près par la Suède voisine, qui pourrait lui emboîter le pas.

Les ministres des Finances et les banquiers centraux des pays du G20, réunis mercredi pour la première fois depuis le début du conflit, risquaient de voir leurs discussions paralysées, les Occidentaux ayant demandé en vain à la présidence indonésienne que la Russie en soit exclue. 

La directrice générale du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva a cependant exhorté les pays à continuer leur coopération. «Aucun pays ne peut résoudre ses problèmes seuls. Il est évident que la coopération doit et va se poursuivre», a-t-elle estimé lors d'une conférence de presse. 

 

À la page suivante, la situation à 8h50 ce matin.

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