L'Allemagne a levé mercredi plus de 4 milliards d'euros lors d'une émission obligataire à deux ans, à un taux négatif de 0,06%, une première pour une telle échéance, selon les résultats de l'opération publiés par la Banque centrale allemande.

La précédente opération de ce type, fin juin, s'était faite à un taux de 0,10%. Au total, la Bundesbank, qui mène les opérations d'émission pour le compte de l'Agence financière gestionnaire de la dette, a reçu plus de 8 milliards d'euros d'offres, soit le double du montant finalement levé.

Le plus bas taux enregistré jusqu'ici pour une émission à deux ans était de 0,07% en mai.

Le résultat de l'obligation de ce jour était attendu par les analystes, dans un contexte où les investisseurs cherchent à se prémunir contre les risques.

Or l'Allemagne est perçue comme l'emprunteur le plus sûr de la zone euro, ce qui se reflète dans ses taux d'emprunt en chute depuis le début de l'année et a déjà emprunté à taux négatif sur six mois.

Cette soif de sécurité qui pousse les investisseurs à encourir des pertes pour acheter certains titres, dans un contexte de crise de la zone euro et de volonté de sécuriser les placements à court terme, s'est traduite mardi par la première émission du fonds de secours européen le FESF à taux négatif.

Le FESF a levé près de 1,5 milliard d'euros à six mois à -0,0113%, une première depuis sa création.

La Belgique a elle aussi émis pour la première fois mardi des titres de dette à un taux négatif, après la France la semaine dernière. Le taux est ressorti à -0,016% pour une émission de dette à trois mois.

Comme à son habitude, l'Agence financière allemande a conservé une partie de l'émission - 827 millions d'euros sur les 5 milliards offerts - pour alimenter le marché secondaire.