Le côté obscur des FNB

Publié le 13/06/2011 à 11:07

Le côté obscur des FNB

Publié le 13/06/2011 à 11:07

Les fonds négociés en bourse (FNB) suscitent de plus en plus d'inquiétudes. Certains remettent en question leur transparence et leur liquidité, si bien qu'on craint que leur croissance phénoménale ne pose un risque pour l'ensemble du système financier, rapporte le Financial Times.

Les FNB sont une innovation canadienne en forte croissance. Partis de rien au début des années 1990, les 2600 FNB représentent aujourd'hui près de 1500 G$ en actifs sous gestion. Depuis les 10 dernières années, leur croissance annuelle s'établit à 40 %, selon la Financial Stability Board (FSB).

Offerts par l'entremise des courtiers à escompte et des conseillers en placement, ces fonds permettent aux investisseurs, à peu de frais, d'avoir accès à un éventail de stratégies aussi simples que sophistiquées. Or, les détracteurs des FNB soutiennent qu'ils sont opaques et présentent un risque important pour le système financier international.

Les risques semblent provenir davantage des fonds négociés en bourse qui utilisent des produits dérivés, comme des contrats à terme et des swaps. La FSB les nomme « FNB synthétiques ». Ils demeurent une minorité, le marché étant composé à 85 % de FNB classiques c'est-à-dire, qui répliquent des indices de titres sans utiliser les instruments dérivés. En Europe, toutefois, les FNB synthétiques représentent 45 % de tous les fonds négociés en bourse.

Une première sonnette d'alarme des risques que pose ce genre de FNB a retenti lors du krach éclair, en mai 2010. Les FNB comptaient pour 70 % des échanges annulés alors qu'ils ne représentent que 11 % des titres sur les marchés américains, lit-on dans le Financial Times.

En avril dernier, la Financial Stability Board mettait le doigt sur les principaux risques pour les marchés financiers. Le premier provient de la transparence des FNB synthétiques, qui, parfois, donne des informations trompeuses sur ce que l'investisseur achète réellement.

Par exemple, le Financial Times cible un FNB de la Deutsche Bank sensé répliqué les 50 principales entreprises européennes, à en croire son nom. Or, les principales garanties constituées (collateral) sur les actions ne sont pas des titres européens, mais américains et japonais. Le décalage entre ce que la personne achète et ce qu'elle obtient devient donc important.

Un second risque provient de la liquidité des FNB synthétiques. Les autorités ignorent les conséquences d'une vente massive de ces fonds advenant un krach boursier. Certaines banques pourraient avoir de la difficulté à vendre l'actif mis en garantie pour payer leurs contrepartistes. De plus, certains FNB suivent des actifs qui, eux-mêmes, sont peu liquides puisqu'ils se retrouvent dans marchés émergents.

Les régulateurs s'inquiètent également des risques associés aux opérations d'arbitrage que peuvent faire les fonds de couvertures et les banques. Ainsi, ceux-ci peuvent profiter par exemple de la différence de prix entre le FNB et la valeur des actifs sous-jacents, chose qui survient régulièrement. On ignore les conséquences de ce genre d'arbitrage sur la stabilité du système financier.

Si certains estiment que ces craintes sont non fondées, d'autres croient que la compréhension de la complexité de ce genre de produits ne peut qu'être salutaire pour les marchés financiers.

Avec le Financial Times

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