" Manitoba Telecom génère assez de liquidités pour maintenir son dividende "

Publié le 07/11/2009 à 00:00

" Manitoba Telecom génère assez de liquidités pour maintenir son dividende "

Publié le 07/11/2009 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

Pierre Blouin, Chef de la direction de de Manitoba Telecom Services, était le conférencier du Rendez-vous financier Les Affaires qui a eu lieu le 29 octobre dernier, à Montréal.

Le principal défi de Manitoba Telecom Services (MTS) est de faire croître ses revenus tout en gérant rigoureusement les dépenses afin d'avoir les moyens financiers de verser le dividende que les investisseurs attendent d'elle.

La récession accentue le déclin de certains services de base, mais Pierre Blouin, président et chef de la direction, reste optimiste. Le fournisseur de services de télécommunications réduit ses coûts, investit dans ses services en demande croissante, dégageant des marges supérieures, et tire profit des faiblesses de ses grands rivaux.

Journal Les Affaires - Le dividende est le principal attrait de votre titre. Êtes-vous en mesure de le maintenir ?

Pierre Blouin - Nos prévisions démontrent que les flux de trésorerie générés par notre exploitation sont suffisants pour soutenir le dividende annuel de 168 millions de dollars. Par contre, nous empruntons pour financer les dépenses de 100 millions prévues sur trois ans pour convertir notre réseau sans fil au Manitoba à la technologie haute vitesse HSPA et pour implanter un nouveau système de facturation.

JLA - Une fois la récession passée, d'où viendra votre croissance, compte tenu que vous dominez déjà le marché manitobain ?

P.B. - Le taux de pénétration de nos services sans fil et Internet est inférieur à la moyenne canadienne. Un rattrapage nourrira les revenus. La technologie sans fil haute vitesse HSPA fera croître le revenu moyen provenant des utilisateurs grâce aux téléphones intelligents. La flexibilité de notre service de télévision MTS TV nous fait aussi gagner des abonnés à Winnipeg.

Par ailleurs, les entreprises migreront de plus en plus vers la téléphonie IP pour réduire leurs coûts et être plus efficaces, en intégrant la vidéoconférence aux postes de travail, par exemple. Une fois que tous nos nouveaux services contribueront pour plus de la moitié de nos revenus, la croissance devrait suivre.

JLA - Vous mettez l'accent sur l'aspect novateur de vos services comme source de croissance pour compenser le déclin des services traditionnels. Quels sont les meilleurs exemples ?

P.B. - Nous offrons un service Internet haute vitesse de 32 Mbps, l'un des plus rapides au pays.

Notre service de 250 chaînes de télévision MTS TV vient de lancer le seul service de magnétoscope numérique multiposte au Canada. Il permet d'enregistrer jusqu'à trois émissions en même temps et de les visionner sur n'importe quel téléviseur branché au service.

Depuis 2007, Calgary bénéficie d'un système de stationnement payant à énergie solaire Park Plus que nous avons aidé à concevoir. Le système peut notamment aviser les utilisateurs, sur leur cellulaire, que la durée de leur stationnement est sur le point d'expirer.

Nous sommes aussi les seuls au Canada à offrir un forfait de cinq services, soit la téléphonie résidentielle et sans fil, la télévision et Internet ainsi que les services de sécurité résidentiels.

JLA - Vous venez de conclure une alliance avec Rogers pour offrir des services sans fil à haute vitesse au Manitoba, et lancer un service sans fil national aux entreprises clientes de votre filiale Allstream. Est-ce que les alliances mèneront à des transactions dans l'industrie ?

P.B. - Dans notre industrie, les investissements doivent être réalisés très rapidement à mesure que la technologie change. Nous disposons d'une courte période pour obtenir un rendement sur cet investissement. Conclure des alliances stratégiques pour partager les coûts est logique. Au Canada, il y a effectivement un rapprochement entre les différents fournisseurs de services de télécommunications, mais pour l'instant, on bâtit une entreprise aussi solide que possible, tout en tentant d'accroître ses parts de marché. Si la consolidation s'accentuait, nos services deviendraient une solution de rechange intéressante pour les entreprises.

JLA - L'arrivée prochaine de nouveaux fournisseurs de sans-fil pourrait faire baisser les prix des forfaits. Quel effet cela aurait-il sur vos activités ?

P.B. - Nous ne croyons pas que de nouveaux concurrents s'implanteront dans le secteur du sans-fil avant plusieurs années au Manitoba. Dans les plus petits marchés, comme Winnipeg, il est plus difficile pour de nouveaux arrivants de rentabiliser leurs activités. Surtout que nous offrons déjà des forfaits à 10 $, qui coûteraient 15, 20 ou 25 $ à Toronto et à Montréal, par exemple. Les forfaits pour des temps d'utilisation illimités sont toutefois inévitables.

À l'échelle nationale, aucun nouvel acteur n'offrira le service sans fil aux entreprises. Ils n'ont ni la force de vente ni les solutions intégrées à offrir aux entreprises.

Dans notre cas, nous allons simplement ajouter le service de sans-fil à ceux que nous offrons déjà à nos clients, dans un forfait unique au Canada.

JLA - Quelles sont les perspectives de croissance de votre filiale pancanadienne de services aux entreprises Allstream, qui vous procure 52 % de vos revenus ?

P.B. - Allstream occupe 9 à 10 % du marché national des services de télécommunications aux moyennes et grandes entreprises. Il y a donc beaucoup de place pour croître, maintenant que 80 % de nos solutions font appel à la technologie IP. Chaque part de marché gagnée augmente nos revenus de 100 millions de dollars. Dans ce marché, nos deux concurrents Bell et Telus traversent une période difficile. Il y a plusieurs occasions à saisir.

Au Québec, MTS Allstream a récemment acquis le fournisseur montréalais VisionIP Technologies, qui offre des services de communications unifiées aux entreprises du commerce du détail, des soins de santé et de l'éducation.

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