Comment faire travailler deux équipes ensemble?

Publié le 31/10/2011 à 09:02, mis à jour le 09/11/2011 à 11:55

Comment faire travailler deux équipes ensemble?

Publié le 31/10/2011 à 09:02, mis à jour le 09/11/2011 à 11:55

Par Olivier Schmouker

• « Dans le cas où il me dénoncerait :

- Si je me tais, je ferai 10 ans de prison ;

- Mais si je le dénonce, je ne ferai que 5 ans. »

• « Dans le cas où il ne me dénoncerait pas :

- Si je me tais, je ferai 6 mois de prison ;

- Mais si je le dénonce, je serai libre. »

Et de conclure : «Quel que soit son choix, j'ai donc intérêt à le dénoncer».

Si chacun des complices suit effectivement ce raisonnement, ils écoperont de 5 années de prison, l’un comme l’autre. Mais voilà, s'ils étaient tous deux restés silencieux, ils n'auraient écopé que de 6 mois chacun… Cet exemple montre qu’être purement rationnel et individualiste ne mène pas toujours à la meilleure solution.

Le dilemme du prisonnier est ce qu’on appelle un jeu est à somme non nulle, c'est-à-dire que la somme des gains pour les participants n'est pas toujours la même. Il faut dès lors tenir compte de l’option de la collaboration.

Une variante a été apportée, en apportant au dilemme une petite touche de hasard. Les conséquences des choix peuvent ainsi se traduire par des pourcentages. Ici, on pourrait imaginer que les années de prison découlant des choix de l’un et l’autre ne sont pas prédéterminées aussi rigoureusement, mais plutôt comme suit :

• « Dans le cas où il me dénoncerait :

- Si je me tais, il y a 80% de chances que je fasse 10 ans de prison et 20% de chances que je reste libre ;

- Mais si je le dénonce, il y a 50% de chances que je ne fasse que 5 ans et 50% de chances que je reste libre. »

Ce qui a le chic, on le voit bien, de rendre plus complexe la décision à prendre…

Autrement dit, le dilemme du prisonnier fournit un cadre général pour penser les situations où deux ou plusieurs acteurs ont un intérêt à coopérer, mais un intérêt encore plus fort à ne pas le faire si l'autre le fait, et aucun moyen de contraindre l'autre. Les sciences humaines, bien entendu, l’ont adopté pour parler de situations bloquées par la difficulté à coordonner les actions des différentes personnes impliquées ou pour vérifier – et éventuellement sanctionner – les déviances égoïstes.

Revenons maintenant à nos trois chercheurs et à leur trouvaille de 2009 : dès qu’on fait entrer un peu de hasard dans la balance, les groupes, qui d’habitude rechignent à collaborer entre eux, se montrent subitement beaucoup plus coopératifs, et même davantage que les individus entre eux. Pourquoi? Pour tenter de le savoir, il ont procédé à trois expériences différentes, histoire de déterminer quels facteurs les poussaient à agir de la sorte.

Dans la première expérience, ils ont demandé à 182 étudiants d’une université de participer à un dilemme du prisonnier aléatoire, tantôt seuls, tantôt en groupe de trois personnes. Leur «adversaire» était un ordinateur, dont ils connaissaient les probabilités de décider telle ou telle chose avant qu’eux aient à prendre leur décision. Sans surprise, les groupes se sont montrés beaucoup plus prudents que les individus, étant plus sensibles aux incertitudes.

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