La Bourse de New York évoluait en repli lundi matin dans un climat attentiste à l'ouverture d'une semaine chargée en termes d'actualité économique américaine et internationale: le Dow Jones reculait de 1,04% et le Nasdaq de 0,91%.
Vers 10H45, le Dow Jones Industrial Average cédait 126,89 points à 12.104,22 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 24,84 points à 2.712,31 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 perdait 1,17% (15,06 points) pour s'établir à 1.270,03 points.
Wall Street avait fini à l'équilibre vendredi, dans un volume d'échanges modéré, le Dow Jones gagnant 0,18% et le Nasdaq cédant 0,05%.
"On assiste au traditionnel repli après une euphorie injustifiée" ayant fait suite à l'accord global trouvé en zone euro en milieu de semaine dernière, a relevé Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis.
"Wall Street adopte la prudence par rapport à une semaine au programme chargé, avec notamment un sommet des dirigeants du G20, une conférence de presse avec le président de la Réserve fédérale (Fed) et les chiffres du chômage", a observé Andréa Kramer, de Schaeffer Investment Research.
Le marché se réserve ainsi pour les réunions de banques centrales, aux Etats-Unis mercredi et en zone euro le lendemain.
Un sommet du G20 se tiendra jeudi et vendredi à Cannes, dans le sud de la France. "Une opposition intense entre pays émergents et non-émergents se profile", a déclaré M. Lefeuvre.
Du côté des indicateurs, les statistiques mensuelles de l'emploi doivent être connues vendredi. Avant cela, les chiffres de dépenses de construction et l'indice ISM d'activité dans l'industrie seront publiés mardi.
Les investisseurs américains étaient par ailleurs gagnés par le doute à propos de la mise en oeuvre de l'entente sur le règlement de la crise de la dette en Europe, notaient les analystes.
"Des informations suggèrent que les plans pour le FESF (Fonds européen de stabilité financière) n'ont pas été simples à vendre à la Chine et au Japon", a remarqué Patrick O'Hare, du site d'analyse financière Briefing.com.
Les dirigeants européens souhaitent porter la capacité du FESF à 1.000 milliards d'euros, contre 440 milliards actuellement, et misent donc pour cela sur certains bailleurs extérieurs à l'Europe.
Et de manière générale, la situation est particulièrement morose dans l'Union européenne: "Il y a un problème de croissance, une très mauvaise orientation du chômage, une inflation à 3%, donc pas de baisse de taux, et maintenant l'Allemagne qui a une croissance réelle des ventes au détail de 0,3% donc ce n'est pas elle qui va sauver la zone euro", a souligné M. Lefeuvre.
Les valeurs bancaires américaines, à l'unisson de leurs homologues européennes, réagissaient à ce regain d'inquiétude en reculant. Morgan Stanley perdait 5,70% à 18,21 dollars, Goldman Sachs 4,13% à 111.07 dollars, Citigroup 6,15% à 32,06 dollars et Bank of America 4,35% à 7,03 dollars.
Sur le front américain, Wall Street subissait les déboires du courtier MF Global, qui a déposé le bilan après avoir étalé au grand jour des difficultés financières graves lors de la publication de ses résultats trimestriels.
Son action (+1,74% à 15,48 dollars) avait perdu les deux tiers de sa valeur la semaine dernière.
Le secteur des matières premières, qui constituait le fond de commerce de MF Global, était entraîné à la baisse.
Les pétroliers ExxonMobil et Chevron lâchaient respectivement 1,44% à 80,31 dollars et 2,42% à 106,99 dollars. Alcoa, leader mondial de l'aluminium, abandonnait 3,98% à 11,11 dollars. Newmont Mining, géant de la production d'or, cédait 1,45% à 67,50 dollars. Le producteur américain d'acier US Steel cédait pour sa part 4,81% à 26,52 dollars.
Le marché obligataire évoluait en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,214% contre 2,306% vendredi soir et celui à 30 ans à 3,254% contre 3,352%.
