TFI International: «Nous avons manqué le consensus deux trimestres consécutifs»

Publié le 24/10/2023 à 18:09

TFI International: «Nous avons manqué le consensus deux trimestres consécutifs»

Publié le 24/10/2023 à 18:09

Par La Presse Canadienne

TFI a dévoilé un bénéfice net de 133,3M$US au troisième trimestre clos le 30 septembre. (Photo: 123RF)

L’entreprise québécoise de camionnage TFI International (TFII) a dévoilé des résultats nettement inférieurs aux attentes des investisseurs, qui espéraient voir l’entreprise profiter du fait qu’un de ses concurrents américains a pris le champ.

Au cours d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers, mardi, le grand patron de l’entreprise, Alain Bédard, a présenté son mea culpa. «Nous avons manqué le consensus deux trimestres consécutifs. […] Je n'aime pas ça.»

Malgré le résultat inférieur aux attentes, M. Bédard a insisté sur le fait qu’il tenterait d’atteindre le haut de sa fourchette de prévision d’un bénéfice par action entre 6$US et 6,50$US tandis qu’il ne reste qu’un trimestre à l’exercice. «Croyez-moi: nous allons travailler fort pour être plus près de 6,50$US que de 6$US. Les premiers résultats que je vois pour le mois d’octobre sont encourageants.»

Cet objectif sera difficile à atteindre, croit l’analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux. «Ça va être difficile compte tenu du fait que les effets de la fermeture de Yellow sont déjà à un sommet et que les conditions de l’industrie du fret ne s’améliorent pas tellement», commente-t-il.

L’industrie du camionnage souffre d’un vent de face en raison du ralentissement économique qui freine la demande et de l’inflation qui exerce une pression sur les coûts, notamment les salaires. Les conditions économiques sont plus difficiles, mais M. Bédard espère que la situation s’améliorera en 2024.

L’homme d’affaires a réitéré les grandes lignes de la stratégie de l’entreprise, qui a mis la main sur une ancienne division de United Parcel Service (UPS) aux États-Unis en 2021. Les indicateurs opérationnels de cette division sont inférieurs à ceux des activités canadiennes de l’entreprise et de l’industrie.

Depuis plusieurs trimestres, TFI déploie ses énergies à rendre cette division plus efficace. «Nous sommes très fiers. Elle perdait de l’argent avant l’acquisition, maintenant nous dégageons des marges de près de 10%.»

À plus d’une reprise au cours de l’appel, le dirigeant a insisté sur le fait que sa priorité demeurait de réduire les coûts de l’entreprise. «Les gars doivent travailler sur les coûts. (…) Comment être plus efficace? Comment faire plus avec moins?»

La fin d’un concurrent

Les analystes ont également posé des questions sur la débâcle de Yellow, une entreprise américaine de camionnage qui a cessé ses activités au mois d’août dernier.

Quelques jours après l’annonce, M. Bédard avait laissé entendre que la nouvelle serait bénéfique pour les autres acteurs de l’industrie aux États-Unis. «Leurs prix étaient plus bas que le marché, soulignait-il. Maintenant qu’ils sont partis, ça va aider l’industrie dans son ensemble.»

Près de trois mois plus tard, le dirigeant affirme que l’effet de l’arrêt des activités a contribué à l’augmentation du poids moyen de chaque livraison, mais que l’effet a été plus mitigé sur les prix. «Les prix par livraison sont demeurés relativement stables par rapport à l’an dernier. Ça ne nous a pas vraiment aidés.»

TFI doit améliorer son système de collecte de données par terminaux aux États-Unis afin de réagir plus rapidement à une variation de la demande, ajoute l’homme d’affaires. Il souligne que les retards technologiques de l’entreprise entraînent des variations coûteuses et indésirées dans le nombre de ses camionneurs.

«Nous avons dû rembaucher des gens. Ça coûte de l’argent, mais après, il a fallu réajuster à la baisse le nombre d’employés. Le temps de réaction aux variations de la demande est trop lent. C’est quelque chose que nous allons changer éventuellement.»

Au sujet de potentielles acquisitions, M. Bédard a expliqué que l’entreprise avait contracté une dette à taux fixe de 500 millions de dollars (M$) US afin de se préparer pour une éventuelle acquisition.

Il estime que l’entreprise investira davantage en acquisition durant l’exercice 2024 qu’en 2023. «Nous voulons avoir plus de munitions pour faire les choses que nous voulons faire en 2024. Le pipeline d’acquisitions potentielles est très bon.»

Résultats inférieurs aux attentes

TFI a dévoilé un bénéfice net de 133,3M$US au troisième trimestre clos le 30 septembre. C’est une diminution de 45% par rapport à la même période l’an dernier. Le bénéfice ajusté par action, pour sa part, s’établit à 1,57$US. Les revenus ont reculé de 15% pour s’établir à 1,91 milliard de dollars (G$) US.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 1,72$US et des revenus de 1,88G$US, selon la firme de données financières Refinitiv.

La société a augmenté son dividende trimestriel de 14% pour l’établir à 40 cents par action.

L’action de TFI perdait 11,96$, ou 7,48%, à 147,86$ à la Bourse de Toronto en après-midi.

 

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

 

Abonnez-vous à notre infolettre thématique:

Finances personnelles — Tous les vendredis

Inspirez-vous des conseils de nos experts en planification financière et de toutes les nouvelles pouvant affecter la gestion de votre patrimoine.

Sur le même sujet

À surveiller: TFI International, Imperial Oil et Celestica

29/04/2024 | Jean Gagnon

Que faire avec les titres de TFI International, Imperial Oil et Celestica? Voici quelques recommandations d'analystes.

TFI International annonce une baisse de ses bénéfices au 1T

Selon le président et chef de la direction, l’entreprise «a bien performé dans un environnement difficile».

À la une

Logistique: sale temps pour les entreprises

Il y a 54 minutes | François Normand

ANALYSE. Depuis 2020, les crises se multiplient, et les travailleurs du CN et du CPKC pourraient bientôt être en grève.

Les travailleurs du CN et du CPKC se donnent un mandat de grève

Un arrêt de travail au CN et au CPKC simultanément pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.

Bourse: Wall Street salue l’accalmie de l’emploi américain

Mis à jour à 17:51 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto prenait plus de 100 points à la fermeture.