Mark Carney : la reprise pourrait s'avérer plus lente que prévu

Publié le 16/06/2010 à 14:53

Mark Carney : la reprise pourrait s'avérer plus lente que prévu

Publié le 16/06/2010 à 14:53

Par La Presse Canadienne

Mark Carney laisse planer le doute sur la façon dont il abordera les prochaines réunions de la banque centrale. Photo : Bloomberg

Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, affirme que le monde entre dans une "ère d'austérité" au cours de laquelle le manque à gagner du produit intérieur brut (PIB) mondial pourrait atteindre 7000 milliards $ d'ici 2015, ce qui aura pour effet de ralentir la croissance économique.

A l'occasion d'une allocution d'une heure prononcée devant la Chambre de commerce du Grand Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard, M. Carney a indiqué que la croissance du Canada serait probablement la plus élevée des pays du G7 au cours des deux années à venir _ bien qu'il soit possible que cela ne veuille pas dire grand-chose.

L'économie s'est bien remise de la récession, mais la croissance est en perte de vitesse et les perspectives mondiales s'assombrissent.

"L'ère d'austérité qui s'annonce comporte ses propres risques. Le durcissement précoce et généralisé de la politique budgétaire pourrait entraîner une déficience de la demande à l'échelle mondiale", a déclaré le gouverneur de la banque centrale en présence d'hommes d'affaires.

"Pour combler un manque à gagner aussi colossal, le secteur public et le secteur privé doivent tous deux agir avec audace", a-t-il ajouté.

Selon M. Carney, le Canada est relativement à l'abri des problèmes auxquels font face la majeure partie des pays industrialisés, à la suite de la récente période de récession. Mais cela ne veut pas dire qu'il pourra éviter les grandes secousses mondiales.

Du coup, le gouverneur laisse planer le doute sur la façon dont il abordera les prochaines réunions de la banque centrale, après qu'il eut augmenté avec optimisme les taux d'intérêt d'un point de pourcentage, le 1er juin.

"Étant donné l'incertitude qui continue de peser sur les perspectives, toute nouvelle réduction du degré de relance monétaire devra être évaluée avec soin en fonction de l'évolution économique à l'échelle nationale et internationale", a-t-indiqué.

M. Carney affirme que les économies de marché émergentes mènent la reprise. Il fait également état d'une "certaine consolidation de la relance" aux États-Unis, au Japon et dans d'autres pays industrialisés, tout en évoquant la possibilité d'un nouvel affaiblissement en Europe. Toutefois, la crise en Europe est susceptible de se traduire par une hausse des coûts d'emprunt et un resserrement plus rapide des politiques budgétaires dans les économies avancées.

"A défaut de politiques qui viendraient faire contrepoids, la reprise pourrait s'avérer plus lente que prévu", a-t-il observé.

Même si le Canada n'a pas trop souffert du ralentissement, M. Carney prévient que personne ne devrait sous-estimer la sévérité de la plus récente crise économique et financière, ni même les dégâts qu'elle a provoqués.

"Il s'agissait bel et bien de la Grande Récession, a-t-il dit. Prétendre le contraire par des comparaisons simplistes avec le passé, c'est ne tenir compte ni de la rapidité et de l'ampleur des mesures de politique qui ont été prises, ni de la possibilité que les répercussions de la crise perdurent pendant des années."

 

 

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