L'Europe ne laissera jamais tomber l'euro, selon Sarkozy

Publié le 27/01/2011 à 09:59

L'Europe ne laissera jamais tomber l'euro, selon Sarkozy

Publié le 27/01/2011 à 09:59

Par La Presse Canadienne

Le président français Nicolas Sarkozy s'est lancé jeudi à Davos, en Suisse, dans une défense passionnée de l'euro, malmené ces derniers mois en raison de la crise des finances publiques qu'ont connu la Grèce et l'Irlande.

Les deux poids lourds de la zone euro, l'Allemagne et la France, ne laisseront "jamais tomber" la monnaie commune, a martelé M. Sarkozy, prenant la parole à la 41e réunion annuelle du Forum économique mondial, dans les Alpes suisses.

Pour les Européens, l'euro n'est pas seulement un outil économique, mais aussi un symbole identitaire, a-t-il ajouté, rappelant que la devise constituait l'illustration la plus tangible de la réconciliation des pays du Vieux Continent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

"Nous sommes bien décidés à assurer la force de l'euro de manière structurelle, a affirmé Nicolas Sarkozy. (...) La disparition de l'euro pour nous serait si cataclysmique que nous ne pourrions même pas l'envisager."

Le chef de l'Élysée a déconseillé aux investisseurs de miser contre l'euro, une stratégie que plusieurs spéculateurs ont pourtant empruntée avec succès au cours des derniers mois. À très court terme, du moins, il a eu raison: l'euro s'est légèrement apprécié face au dollar américain dans la foulée de ses commentaires.

La pérennité de l'euro n'enlèvera rien au dollar américain, qui continuera de dominer largement dans les échanges économiques mondiaux, a souligné M. Sarkozy, tout en déplorant l'absence d'un forum mondial sur les questions de change, qui suscitent de plus en plus d'inquiétudes.

Les banques dans la mire

Le chef d'État, qui vient d'entamer sa présidence du G20 et du G8, a par ailleurs tenu tête à Jamie Dimon, grand patron du géant bancaire américain JP Morgan Chase, qui l'implorait de ne pas trop en faire pour encadrer la finance mondiale.

"Il sera important, lorsque le G20 en arrivera à la réforme du secteur financier, que les gens respirent par le nez, a insisté M. Dimon. Beaucoup a déjà été fait et trop, ce sera trop."

Rappelant la "colère", la "souffrance", l'"angoisse" et les "dizaines de millions de chômeurs" qu'ont entraînées la crise financière et économique de 2008, Nicolas Sarkozy a rétorqué qu'il fallait encore resserrer les règles. Il s'est néanmoins dit conscient du risque de sombrer dans la réglementation excessive et inflexible.

"Étant français, quand je parle à un Américain ou à un banquier britannique, je peux être perçu comme suspect, a-t-il lancé. (...) Mais je ne vous ferai pas de procès d'intention et ne m'en faites pas. Nous serons raisonnables et sages, mais croyez-moi, nous serons déterminés."

M. Sarkozy a de nouveau attiré l'attention sur ses marottes: les fonds spéculatifs, la spéculation sur les cours des matières premières, les bonus versés aux banquiers et les paradis fiscaux.

Avant d'aborder ces questions, le président s'était indigné du fait qu'aucun pays de l'Afrique et de l'Amérique latine, sans oublier l'Inde, ne dispose d'un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unis.

"Il s'agit d'une organisation, d'une façon de penser et de faire les choses qui appartiennent au XXe siècle, pas au XXIe", a-t-il dénoncé.

Risques pour 2011

Abordant son rôle à la tête du G8 et du G20, Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il tenterait de susciter "des idées nouvelles face à des problèmes d'une ampleur et d'une complexité jamais égalées".

"Laissons de coté les réactions épidermiques, par exemple entre l'Europe et le monde anglo-saxon, entre les pays du Sud et les pays du Nord, entre les pays dits pauvres et les pays dits riches", a-t-il demandé.

L'homme d'État a noté "trois grands risques pour 2011": la dette des États, les "déséquilibres monétaires et financiers" et la volatilité "extrême" des prix des matières premières.

"La légitimité du G20 dépend exclusivement de (sa) capacité à prendre des décisions", a-t-il prévenu.

"Certains de bonne foi peuvent s'imaginer que le plus gros de la crise est passé et que ça peut continuer comme avant. Je m'inscris en opposition totale avec cette vision qui me semble très dangereuse pour le monde."

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