(Photo: Bloomberg)
Pour qu’un marché haussier (bull market) prenne fin, il faut généralement traverser une phase d’exubérance alors que les investisseurs sont prêts à acheter des actions au prix fort sans se soucier que celles-ci excèdent souvent de beaucoup les critères d’évaluation reconnus.
L’un des outils de mesure pour reconnaitre cette phase d’exubérance est la somme des investissements des particuliers dans les fonds communs de placement. Lorsque que les particuliers augmentent substantiellement leurs investissements, c’est généralement un signe pour les experts que le bull market tire à sa fin.
Selon les chiffres compilés par l’Investment Company Institute (ICI), et rapportés par l’agence Bloomberg, 100 milliards de dollars ont été investis dans les fonds communs et les fonds négociés en bourse (FNB) américains au cours de la dernière année. C’est 10 fois plus que durant les 12 mois précédents.
Il semble également y avoir une certaine accélération du phénomène, car les particuliers ont investi 9,5 milliards dans les fonds lors du mois de juin selon l’ICI.
Cet enthousiasme des individus cadre mal avec les prévisions des stratéges boursiers qui pour la plupart sont plutôt sceptiques quant aux perspectives. Selon une enquête de Bloomberg auprès de 19 grandes firmes d’investissement, le S&P 500 terminera l’année à 1986, niveau qui a déjà été surpassé plus tôt cette semaine.
Par ailleurs, cette phase d’exubérance qui mettra fin au (bull market) n’en serait qu’à son début selon Laszlo Birinyi, de Birinyi Associates Inc. Il croit qu’il existe encore un potentiel à la hausse d’ici la fin de l’année à cause justement du scepticisme des stratèges de Wall Street. Pour lui, ce scepticisme est un signe que de nombreux investisseurs n’ont pas complété leurs achats d’actions.
Ron Meisels, président de Phases & Cycles, croit pour sa part que les entrées de fonds massives dans les fonds communs indiquent simplement pour l’instant que les individus se sont finalement réveillés alors que le bull market en est à sa 5e année. Pour lui, la hausse des marchés va se poursuivre plus tard cette année après un ou deux mois d’hésitation.
« Il n’y aura pas de cloche qui sonnera pour annoncer la fin du marché haussier », dit-il. Toutefois, un débordement d’enthousiasme sera perceptible principalement dans les médias. Et ce n’est sûrement pas le cas présentement, selon lui. Les chroniqueurs des grands journaux financiers ne font que parler d’évaluations boursières trop élevées, ou de tout autre sujet tendant plutôt à décourager les investisseurs.
Les marchés démontrent à nouveau ce matin leur résilience en récupérant une partie des pertes causées hier par l’explosion du Boeing malaysien en Ukraine et l’entrée de troupes israéliennes à Gaza.
