Pas de rebond boursier sans création d'emplois, selon les experts

Publié le 17/09/2010 à 13:00, mis à jour le 17/09/2010 à 13:24

Pas de rebond boursier sans création d'emplois, selon les experts

Publié le 17/09/2010 à 13:00, mis à jour le 17/09/2010 à 13:24

Vincent Delisle stratège chez Scotia Capitaux. Photo : Les Affaires

L'équation est simple. Si le marché de l'emploi ne réussit pas à reprendre de la vigueur aux États-Unis, la Bourse ne remontera pas.

C'est du moins l'opinion de Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux. " À court terme, les investisseurs ne reprendront pas goût au risque tant que l'économie américaine ne créera pas des emplois à un rythme respectable de 150 000 à 200 000 postes par mois ", dit-il.

Seule la création d'emplois peut soutenir la demande, réduire l'endettement des ménages et aider à assainir les finances publiques, croit M. Delisle. " Chose certaine, les investisseurs devront être patients ", dit-il. Les États-Unis ont perdu 232 000 emplois en juin dernier, et 131 000 emplois en juillet.

" Dans l'attente de ce redressement, la Bourse canadienne pourrait subir une correction ", prévoit même Stephen Gauthier, stratège et gestionnaire principal de Fin-XO Valeurs mobilières.

L'endettement, un frein à la croissance

Les investisseurs sont désillusionnés, explique Norman Raschkowan, responsable en chef des placements chez Corporation Financière Mackenzie. Ils comprennent que la croissance économique devrait être beaucoup moins forte que par le passé. "

Cette léthargie tient au fait que des problèmes structurels freinent la croissance, souligne dans une étude récente Pierre Fournier, analyste géopolitique à la Banque Nationale Financière.

Au premier rang de ces problèmes, il mentionne la tendance à l'endettement. Il souligne que la dette publique additionnée à la dette privée équivaut à plus de 200 % du PIB du Canada, des États-Unis, de l'Allemagne, de l'Italie, de la France, de la Suisse, de la Corée du Sud, du Royaume-Uni, de l'Espagne et du Japon. " Pour abaisser le ratio dette-PIB, il faudra à la fois augmenter considérablement les impôts et taxes, comprimer les dépenses et mettre en oeuvre d'importantes réformes, et ce, pendant de nombreuses années ", écrit M. Fournier.

Le problème, c'est que de telles mesures freineront la croissance alors que les gouvernements semblent avoir épuisé toutes leurs ressources pour redresser la situation. En outre, les taux d'intérêt sont déjà au plancher. " Les plans de relance des gouvernements arrivent à échéance et ne seront pas renouvelés ", souligne Stephen Gauthier.

Les marchés à privilégier

Selon Pierre Fournier, les marchés émergents continueront à procurer un meilleur rendement que les marchés des pays développés.

" Les économies émergentes devraient croître de 7 % cette année, et de 6,2 % en 2011, par rapport à 2,4 % et à 1,9 % respectivement pour les économies développées, écrit-il. L'expansion du commerce entre les marchés émergents contribuera à prémunir de nombreux pays en développement contre le plein impact d'une croissance plus lente dans les économies industrielles avancées. "

Pour l'investisseur, une façon originale de tirer profit de cette tendance est d'axer ses choix de placement sur des entreprises de qualité, qui vendent leurs produits dans les marchés émergents et versent de bons dividendes. " Par exemple, IBM ou Nestlé ", dit M. Raschkowan.

Quant aux secteurs à privilégier, Stephen Gauthier conseille la consommation de base, les télécommunications et la santé. À l'inverse, il suggère de sous-pondérer les ressources naturelles, un secteur plus dépendant des cycles économiques.

Pierre Fournier, Norman Raschkowan et Vincent Delisle ne sont toutefois pas du même avis. " Sur un horizon de trois ans, nous assisterons à une reprise de l'inflation et ces titres procureront un bon rendement, soutient M. Raschkowan. D'où l'intérêt de détenir les titres de grands noms du secteur des ressources, comme le géant de l'engrais Potash et la pétrolière Suncor. "

 

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