(Photo: Bloomberg)
Le marché boursier américain est à un sommet de tous les temps, et le marché canadien n’est qu’à 6 % de son record historique de 2014. Comment vous sentez-vous? Êtes-vous dans la catégorie des investisseurs heureux et optimistes? Ou plutôt dans celle des «contents mais inquiets»? Lorsque vous ferez part de vos états d’âme à votre conseiller ou votre gestionnaire, que vous diront-il? LesAffaires.com a vérifié auprès de certains d’entre eux, et voici le type de réponse auquel vous devriez vous attendre.
Stéphane Rochon, directeur de la recherche pour les conseillers de BMO Nesbitt Burns, préférerait que l’on ajoute une catégorie de plus, celle des vigilants. Et ce, même si les facteurs sont favorables aux actions. «Pour l’instant, il y a lieu de profiter des moments de faiblesse qui pourraient se présenter pour acheter», dit-il aux conseillers de Nesbitt Burns.
Bien qu’il faille demeurer attentif à tout développement qui pourrait surprendre, les actions sont actuellement la catégorie des actifs de choix, selon lui. Surtout pour les trois raisons suivantes. D’abord, les taux d’intérêt sont très bas, ce qui fait que les obligations sont actuellement surévaluées. Les investisseurs auront donc tendance à leur préférer les actions tant que cela persistera.
De plus la situation économique s’améliore. Principalement aux chapitres des données manufacturières, tel l’ISM. «Et celles-ci sont généralement corrélées avec le marché boursier», dit-il.
Enfin, de nombreux investisseurs sont encore négatifs, ce qui est un facteur positif vu sous l’angle de l’opinion contraire, croit Stéphane Rochon.
Pour Daniel Chartier, conseiller auprès d’une clientèle de particuliers chez Valeurs mobilières Desjardins, peu importe que l’on soit optimiste, inquiet ou vigilant, il faut demeurer humble et ne pas perdre de vue que l’on ne sait pas vraiment où cela s’en va. «Il importe donc de respecter la répartition d’actifs que l’on s’est donnée», répète-il à ses clients. S’il avait fallu suivre l’adage qui suggère de tout vendre en mai et de prendre congé des marchés le reste de l’été, cela aurait été catastrophique cette année», ajoute-t-il.
Il se dit confortable devant la situation économique actuelle. «À en juger par le niveau de l’emploi, l’économie américaine se porte très bien», dit-il. Quant à la situation européenne, le pire est passé, selon lui. Et même le Brexit n’a eu un effet que très temporaire.
Somme toute, le conseiller de Desjardins dit ne pas être plus inquiet qu’il ne l’était à cette date-ci l’année dernière, alors que les Bourses traversaient une période de forte correction. «Ceux qui ont maintenu leur répartition d’actifs s’en sont réjouis par la suite», rappelle-t-il à ses clients.
Pour sa part, Viet Buu, président de CTI Capital, dit ne pas craindre la suite des événements, bien que les gains pourraient être limités. «Les profits des sociétés seront au rendez-vous, et c’est pourquoi il faut conserver des investissements dans le marché boursier», dit-il à ses clients.
Toutefois, il ne faut pas s’attendre à des rendements mirobolant parce que les taux d’intérêt sont très bas, selon lui. «Les marchés vont continuer quelque peu à végéter tout en montrant une certaine croissance», dit-il. «Les marchés boursiers sont chers, mais pas trop, ce qui laisse un peu de place à une appréciation», conclut-il.
