À surveiller: Metro, Dollarama et Goodfood

Publié le 18/01/2023 à 09:30

À surveiller: Metro, Dollarama et Goodfood

Publié le 18/01/2023 à 09:30

Par Dominique Beauchamp

Dollarama (DOL, 82,65$) : une nouvelle rencontre avec les dirigeants renforce la confiance de RBC

Irene Nattel de RBC Marchés des capitaux est ressortie d’une journée entière de rencontres virtuelles organisées pour ses clients avec les dirigeants de Dollarama, le 16 janvier, confiante que les principales hypothèses qui appuient ses perspectives optimistes pour 2024 et 2025 tiennent la route.

L’analyste mise sur une progression de 4,5 à 5% des ventes par magasin comparable, l’ajout de 60 à 70 points de vente par année, des marges brutes stables et un recul modeste des frais de vente, généraux et administratifs en proportion des revenus.

Les clients achètent davantage d’articles de consommation courante qu’avant sans nuire aux achats dans les autres catégories. «La demande accrue pour les produits essentiels (dont les aliments) provient des consommateurs plus économes et de visites plus fréquentes et non pas d’une augmentation de l’offre de ces articles en magasin ou sur les tablettes», indique l’analyste.

Une part de la demande pour les denrées alimentaires pourrait s’effriter une fois que l’inflation se rétablira, mais dans l’intervalle Dollarama analyse activement les données de transactions afin d’optimiser les ventes d’articles complémentaires aux aliments et d’inciter les clients à acheter d’autres produits, explique aussi l’analyste.

Le désengorgement de la chaîne d’approvisionnement devrait aussi stabiliser les marges brutes puisque les problèmes de logistique étaient responsables du quart de l’effritement de 110 points de pourcentage de marge brute, au troisième trimestre. «Le manque à gagner devrait se résorber graduellement aux quatrième et premier trimestres», entrevoit Irene Nattel.

Les tarifs de fret maritime et les délais de livraison de la Chine sont revenus au niveau d’avant la pandémie. Malgré le besoin de garder des marchandises en réserve, le taux de rotation des stocks reste dans la moyenne de 3,2 à 3,5 fois du détaillant.

«Les prix des importations de l’étranger baissent parce que la chaîne logistique et les tarifs reviennent à la normale. Les prix demandés par les fournisseurs nord-américains sont encore élevés, mais les prix ont diminué depuis six mois», ajoute l’analyste de RBC.

Quant à la chaîne d’Amérique latine Dollarcity dont elle détient 50,1%, ses marges d’exploitation devraient continuer à s’améliorer à mesure que les économies d’échelle se matérialisent dans les marchés du Pérou et de la Colombie grâce à l’augmentation du nombre de magasins. En 2019, la marge d’exploitation de la chaîne de 395 établissements était d’environ 7% inférieure à celle du détaillant au Canada. Une partie de l’écart persistera pour des raisons structurelles, dont les frais logistiques et de distribution ainsi que les coûts d’exploitation plus élevés d’opérer dans plusieurs pays.

Dollarcity a porté le nombre de magasins potentiels de 600 à 850 d’ici 2029, soit 65 nouveaux commerces chaque année. Cet objectif pourrait augmenter comme ce fût le cas au Canada, précise l’analyste. «D’ici la fin de la décennie, Dollarcity pourrait atteindre le tiers du réseau total de Dollarama».

Dollarama est toujours aussi déterminée qu'avant à partager ses flux excédentaires avec ses actionnaires en rachetant ses actions, mais le marchand pourrait moduler l’usage des emprunts qui financent historiquement le quart des rachats annuels en fonction des taux d'intérêt.

Le coût d’emprunt de 2,5% s’approche en effet du rendement des bénéfices de 3,3% (l'inverse du ratio cours-bénéfices). «Nous croyons qu’ils seront opportunistes quant à la portion du rachat financé par la dette», note Irene Nattel. Pour l'instant, l'analyste choisit de laisser ses prévisions telles quelles parce que l'écart entre le coût de la dette et le rendement des bénéfices devrait s'améliorer.

Irene Nattel mise toujours sur des flux de trésorerie disponibles entre 750 et 900 millions de dollars en 2024 et en 2025. Le modèle financier de son rapport prévoit toujours des rachats de 1,3 milliard de dollars en 2024 et de 1,4 G$ en 2025.

Au final, l’analyste renouvelle sa recommandation d’achat et son cours-cible de 95$. Le titre mérite une évaluation de 25 fois le bénéfice de 3,80$ prévu en 2025 parce que ses ventes, ses bénéfices et ses flux de trésorerie croissent plus vite que ceux d’autres titres de consommation à grande capitalisation axés sur la croissance.

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