L'échec des « Indignés » : encore la faute des médias ?

Publié le 28/11/2011 à 09:17, mis à jour le 28/11/2011 à 09:17

L'échec des « Indignés » : encore la faute des médias ?

Publié le 28/11/2011 à 09:17, mis à jour le 28/11/2011 à 09:17

Blogue.

Quand vous avez besoin de coupables pour expliquer l’échec de votre stratégie, rien ne vaut les médias. Et c’est le chemin que vient de prendre l’instigateur du mouvement, Kalle Lasn, du magazine canadien Adbusters, qui reproche aux journalistes d’avoir mal dépeint les manifestants et leurs objectifs.

Curieux. J’avais plutôt l’impression que la majorité des médias avaient été sympathiques, voire complaisants envers les revendicateurs et leurs campements. Comme si les journalistes voulaient s’excuser de faire eux-mêmes partie du système… et donnaient par conséquent aux différents mouvements encore plus de visibilité qu’ils auraient dû en mériter.

Dans le fond, même si le fond du débat était costaud, le phénomène, lui, était marginal. Son déclin montre qu’il n’a pas réussi à connecter avec le grand public. Les intentions étaient louables, mais le message était incompréhensible et la stratégie, nulle.

Sauf qu’on ne baisse pas facilement les bras quand on rêve de renverser le statu quo. Il faut d’abord attribuer les torts. Et M. Kasn a trouvé qui blâmer : les médias. Il estime qu’ils ont mis l’accent trop souvent sur les problèmes de gestion interne des campements, comme les écarts dus aux délinquants de toutes sortes, sans compter l’attrait que représentaient ces refuges pour tous les déshérités du monde. À Montréal, on l’a bien vu, le campement du Square Victoria était pratiquement devenu un hôpital psychiatrique à ciel ouvert.

Est-il normal, par exemple, que des gens aux prises avec des problèmes de santé normale en soient réduits à errer dans la rue ? Non. C’est là un réel enjeu que nos sociétés n’arrivent pas à confronter. Mais ce n’était pas la raison d’être du mouvement des occupants. Quand votre message se dilue et que vous empilez pêle-mêle les revendications des amis des animaux, des partisans de la légalisation du cannabis ou des opposants à la mondialisation, vous foncez tout droit dans le mur.

À cet égard, l’absence de leadership parmi les occupants aura fait bien plus de tort que les descriptions des débordements dans ces rassemblements. M. Lasn aurait préféré qu’on n’en parle pas ? Qu’on continue à débattre de la justesse de la cause en évitant d’en mentionner les faiblesses ?

Désolé. On attribue à la presse bien plus de pouvoir qu’elle n’en a vraiment. Un véritable phénomène social croît ou meurt en fonction de ses propres forces. Tirer sur le messager, comme dans ce cas-ci, c’est reconnaître de facto que le message était tout croche. Un peu d’humilité ne ferait certes pas de tort aux instigateurs de cette aventure qui se sera finalement terminée en queue de poisson.

À la une

Bourse: Meta Platforms victime de son succès

BALADO. À son niveau actuel, le titre de Meta Platforms est intéressant, estime François Rochon, de Giverny Capital.

Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture vendredi 26 avril

Mis à jour il y a 50 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les résultats soutiennent les Bourses avant l'inflation américaine.

Ces retraités donnent un coup de main à un cabinet comptable

Mis à jour à 07:44 | Catherine Charron

RHÉVEIL-MATIN. Outre des bras en plus, ces personnes bonifient l’expérience des employés de l’organisation.