Les riches pourraient décider de l'avenir du conseil des ministres

Publié le 20/09/2012 à 09:29, mis à jour le 20/09/2012 à 09:29

Les riches pourraient décider de l'avenir du conseil des ministres

Publié le 20/09/2012 à 09:29, mis à jour le 20/09/2012 à 09:29

Nicolas Marceau, nouveau ministre des finances du Québec.

BLOGUE. Sans grande surprise, Nicolas Marceau accède au poste de ministre des finances. Avec un peu plus de surprise, Stéphane Bédard devient patron du conseil du trésor. La nomination du nouveau conseil des ministres nous a amené à réfléchir un peu plus sur les enjeux financiers auquel il doit faire face et sur sa probabilité de survie à son premier budget. Constat: il n'y a guère que la question des riches qui semble pouvoir faire avorter le prochain budget.

Beaucoup parlent depuis quelques jours des défis financiers auxquels doit faire face le nouveau gouvernement.

À la veille de son départ, l'ancien ministre des finances, Raymond Bachand, a évoqué le besoin d'y aller de 800 M$ de compressions d'ici le 31 mars si l'on veut atteindre la cible budgétaire.

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C'est probablement l'enjeu financier le plus difficile pour le gouvernement Marois. Un enjeu qui n'est cependant pas insurmontable. À pareille date l'an dernier, Québec était en retard de 600 M$ et il s'avère que l'on a terminé l'exercice financier 2011-2012 avec un surplus qui pourrait être de plus de 800 M$ sur la cible initiale.

Une partie du cadre financier de madame Marois repose en outre sur une croissance des dépenses moindre que ce qui est prévu au dernier budget. Elle a conséquemment sans doute déjà quelques idées de compressions. Celles-ci devraient lui permettre d'atteindre l'objectif.

Les grands enjeux

- Il y a pour 992 M$ de promesses à faire passer sur cinq ans. Ça semble beaucoup dans le contexte, mais les prévisions du dernier budget laissaient de l'espace pour 300-350 M$ de nouveaux engagements par année. On est à 200 M$. Il n'y a donc pas trop de difficultés: les engagements ne s'ajoutent pas, ils sont déjà dans les prévisions budgétaires.

- L'abolition de la taxe santé viendra faire une ponction de 1 G$ dans les prévisions. Mais le gouvernement prévoit renflouer le tout par une augmentation de l'impôt des riches et par une hausse de l'impôt sur le gain en capital. Il n'est pas tout à fait clair comment s'effectuera la transition, mais ce n'est pas majeur.

-Il y a un manque à gagner à l'an 2 de 875 M$ que les libéraux tardent à identifier depuis deux ans. On comprend du programme que ce 875 M$ sera plutôt lissé dans le temps grâce à une croissance des dépenses que l'on ramènera de 3% à 2,4%. On ne partage pas l'approche, il aurait mieux valu combler immédiatement. Et il pourrait ici y avoir effectivement quelques difficultés et motif à faire tomber le gouvernement (il faut respecter les cibles budgétaires, c'est une question de crédibilité, et qui perd en crédibilité est justifié de perdre la confiance de la chambre). Les péquistes ont cependant aussi le bénéfice d'attendre encore un an et de promettre l'identification de nouvelles mesures pour plus tard, si ça chauffe trop.

Sur quoi le gouvernement pourrait-il tomber?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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