Qui a raison?
Les deux raisonnements sont intéressants.
D'abord, un coup d'oeil sur la question des bénéfices (le point de M. Parker).
L'économie américaine montre depuis quelque temps des signes de ralentissement, alors même qu'elle est fortement stimulée. L'heure approche où il faudra donner un coup de barre dans les finances publiques américaines, dont le déficit fédéral représente à lui seul plus de 8 % du PIB.
On aura beau étaler dans le temps le règlement du déficit, il apparaît clair qu'un très fort vent contraire commencera à souffler sur la croissance du PIB au cours de 2013.
La croissance des bénéfices du S & P 500 a été de 10 % de 2010 à 2011 et le consensus vise une progression de près de 5 % en 2012. Dans le contexte, la croissance de 11,6 % actuellement attendue en 2013 apparaît nettement exagérée. En supposant plutôt une croissance de 2 %, on arrive à un bénéfice anticipé en 2013 de 105 $ US. Ajoutons 2 % en 2014 (puisqu'en 2013, c'est ce bénéfice qu'on regardera), on arrive à 107 $ US.
Se pose alors la fameuse question du multiple à accoler. On ne suivrait pas le raisonnement de M. Siegel. Même une fois des mesures annoncées pour renflouer le déficit, l'incertitude devrait en effet demeurer plus grande que ce qu'elle a été dans l'histoire. Les multiples devraient donc demeurer sous la moyenne historique.
À un multiple de 13 sur 2012, on obtient un Dow Jones autour de 12 900 points pour la fin de cette année (13 008 points actuellement). Pour 2013, c'est un Dow Jones à 13 200 points.
Conclusion : le résultat pourrait bien être entre les deux scénarios, mais penchant davantage du côté de M. Parker.
DANS LE DÉTAIL
NOM : JEREMY SIEGEL
Professeur de finance à l'Université de Pennsylvanie et ancien conseiller du candidat à la présidence américaine John McCain.
Cible pour le Dow Jones : 17 000 points à la fin de 2013
NOM : ADAM PARKER
Stratège chez Morgan Stanley
Cible (inférée) pour le Dow Jones : 11 000 points à la fin de 2012
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