Rénovations : du rêve au cauchemar

Publié le 10/03/2015 à 13:03

Rénovations : du rêve au cauchemar

Publié le 10/03/2015 à 13:03

Il y a de ces rénos qu’on entreprend sur un coup de tête, comme celles de ma salle de bain que je ne suis plus capable de voir, avec ce lavabo en forme de coquillage dont la couleur est indéfinie. «C’tu jaune? C’tu beige? C’tu crème?» On ne sait pas trop.

Ce devait être au départ une opération cosmétique, mais finalement on arrache tout, on défonce et on recommence. Il a fallu que ma blonde me montre des photos de douche italienne sur Pinterest pour que ma raison hisse un drapeau blanc et que le projet gagne de l’envergure.

Et il y a ces travaux majeurs qui murissent des années dans notre tête. Vous savez ceux qu’on repousse jusqu'au moment du dernier versement hypothécaire. L’ultime rénovation! On en rêve durant des années. «Un jour…»

Pour mon voisin, c’était un solarium. Il habite un bas de duplex, avec une jolie petite cour fleurie qui, de juin à septembre, accueille les soupers familiaux du dimanche. Il a acquis l’immeuble à la fin des années 1990, qu’il a converti en condos quelques années plus tard. Les copropriétaires du haut sont de la famille. Ça va, ça vient, comme dans une commune.

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«Ce projet de solarium, avec la grande terrasse en haut, nous l’entretenons depuis que nous avons acheté le duplex», me raconte-t-il, attablé dans la nouvelle pièce vitrée de sa maison. Heureux? Amer plutôt. Les coûts des travaux ont explosé, tout comme l’échéancier. La bisbille s’est installée entre lui, l’entrepreneur et un des fournisseurs qui le menaçait encore la semaine dernière par téléphone, alors qu’il était dans un remonte-pente avec sa fille, de venir récupérer l’escalier extérieur. «J’ai passé une autre nuit blanche», dit-il, contemplant la fissure qui fait son chemin sur le nouveau plancher chauffant en céramique.

C’est une vraie histoire d’horreur dont j’ai été en partie témoin. Quand je lui ai demandé de me la détailler au bénéfice des lecteurs, il n’a pas hésité, comme s’il voulait se livrer à un exercice libératoire. Une sorte de catharsis. Mais il est aussi conscient du potentiel pédagogique de sa mésaventure: «J’ai commis plusieurs erreurs», reconnaît-il.

Il évoquait ce projet depuis quelques années déjà, et, chaque été, avec plus de détails. Le solarium, qui s’ouvre à la grandeur, allait permettre de profiter de la cour, beau temps, mauvais temps. Sur le plan figurent aussi une petite piscine à jets dans laquelle on peut nager sur place ainsi qu’une grande terrasse au deuxième, au-dessus de l’extension à la maison.

Comment un projet dérape

À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.