Le syndrôme du 5 à 7%

Publié le 04/07/2012 à 10:49, mis à jour le 04/07/2012 à 13:46

Le syndrôme du 5 à 7%

Publié le 04/07/2012 à 10:49, mis à jour le 04/07/2012 à 13:46

BLOGUE. Il y a quelques jours, j’ai eu une petite montée de lait. J’étais à lire un rapport annuel, et puis le compte-rendu de la conférence suivant la publication des résultats d’une société dans laquelle le président répétait sans cesse qu’il visait une croissance annuelle de 5 à 7 % à long terme.

Me voilà en beau maudit...tout seul avec mon document....en parlant tout seul....5 à 7 % de croissance des revenus...on va s’enrichir vite!

Il faut dire, à ma défense, que j’en étais à ma troisième société consécutive visant une croissance de cet ordre. J’étais un peu déçu, mais cela n’a pas duré.

Car d’une certaine façon, la plupart des industries sont matures, ce qui signifie que leur croissance est de l’ordre de l’économie dans son ensemble. Pour une société américaine, on parle ici d’une croissance de 2% et à peu près la même chose pour une entreprise canadienne. Toute industrie qui croît plus vite est supérieure à la moyenne.

Les exemples que je venais d’étudier arrivaient à leur «5 à 7%» en réalisant de petites acquisitions et en prenant de l’expansion à l’international.

Avec cette croissance modérée des revenus, les dirigeants doivent vendre un modèle basé sur la grande efficacité et l’amélioration des marges. Leur discours ressemble à cela: «si on réalise une croissance de 6% de notre chiffre d’affaires, et qu’on améliore notre marge brute de 1%, qu’on améliore notre exploitation pour hausser nos marges de 2%, qu’on diminue notre taux d’impôt de 3% et qu’on rachète de nos actions régulièrement, on peut afficher une croissance de notre bénéfice par action de plus de 12% par année, voire 15%.»

Et c’est vrai.

Reste que pour cela, il faut des dirigeants qui exécutent à la perfection. Sachant que le monde économique est complexe et difficile, il faut être sceptique.

Ces titres ne répondent pas au type de titres que je recherche. Par contre, je reconnais qu’ils peuvent être payants en autant qu’on les achète à bas prix. Si vous payez 18-20 fois les profits pour ce genre de titres, votre potentiel est limité par rapport aux risques assumés.

Quiz aérien

Parlant de modèle d’affaires, j’ai un petit quizz pour vous. Supposons que vous prenez l’avion à Fort Lauderdale en destination d’une autre ville américaine. Votre vol compte 100 sièges. Combien la ligne aérienne doit-elle en vendre sur les 100 pour couvrir toutes ses dépenses?

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