Blogue. «The New-Normal». Bêtise!
À chaque crise, à chaque marché baissier, les grands penseurs de la Finance inventent de nouveaux slogans, de nouveaux thèmes. Et presque sans exception, il faut s’en méfier comme la peste.
Rappelez-vous 2008-09 : plusieurs spécialistes étaient convaincus que nous étions condamnés à une période où tout sera inférieur à la norme : croissance économique, profits et rendements des investisseurs.
« Ayez des attentes modestes et surtout soyez prudents dans votre répartition d’actif, car nous amorçons une période sans précédent, qui deviendra la « nouvelle normale », disaient-ils en chœur.
Or, si on fait le point après 18 mois de reprise économique, on constate que la performance des principaux actifs fait éclater en morceau cette idée. Contrairement à cette idée de la nouvelle normale, les actifs les plus risqués ont procuré des rendements très généreux.
En fait, le stratège James Paulsen, de Wells Capital Management, a comparé les rendements après 18 mois de toutes les reprises depuis 1950. Et celle que l’on vit actuellement se compare très avantageusement.
Par exemple, le S&P 500 a rebondi de 40% depuis le début de la reprise (note importante : M. Paulsen n’a pas pris comme point de départ le creux boursier de mars 2009, mais plutôt le début de la reprise économique, soit juin 2009). C’est la deuxième plus forte reprise depuis 1950.
Les titres à petite capitalisation ont aussi réalisé la deuxième plus forte performance depuis 1950. Les titres cycliques, souvent considérés comme étant les plus risqués, ont explosé de 85% jusqu’à maintenant. C’est leur plus forte performance lors d’une reprise depuis au moins 1980.
Enfin, les matières premières, autre actif risqué, ont procuré les meilleurs rendements depuis au moins les années 1970
Or, tous ces actifs auraient dû végéter, si on croit le slogan de la nouvelle normale.
Je n’ai jamais adhéré à cette idée, même si je dois admettre que la performance des segments cycliques me surprend. En fait, je croyais qu’après la crise et la débandade extraordinaire des marchés boursiers, les investisseurs reviendraient prudemment, évitant le risque. Je me suis trompé sur ce point.
Bien des adeptes de la nouvelle normale restent sur leurs positions. Ils ont eu tort depuis deux ans et pourraient bien avoir tort encore l’an prochain.
Qu’en pensez-vous?
Bernard Mooney
P.S. Meilleurs vœux de santé, de bonheur et de prospérité en cette période des Fêtes. BM
