Loin de s'inquiéter de la venue de Target au pays, le président de Reitmans compte au contraire en profiter pour donner un nouvel élan à son entreprise.
«Personne ne connaît l'avenir. Mais je peux vous assurer que je ne perds pas sommeil», a confié Jeremy H. Reitman, le grand patron du plus important détaillant de vêtements du pays.
L'entreprise vit des difficultés importantes. Au cours des dernières années, ses ventes et son bénéfice traînent la patte, ce qui a récemment forcé Reitmans à éliminer des emplois à son siège social, rue Sauvé, à Montréal.
Qu'à cela ne tienne. Le président de l'entreprise affiche une confiance inébranlable. «Gap devait nous tuer. Walmart devait nous détruire. Maintenant, ce serait au tour de Target ! réagit-il au cours d'une rare entrevue accordée à un média. Target est un magasin différent, c'est vrai. Son offre de vêtements est plus proche de la nôtre que ne l'est celle de Walmart. Mais je ne crois pas que nous allons succomber.»
Au contraire, ce dernier estime que la venue de Target, aura pour effet d'accroître l'achalandage de ses magasins, en particulier ceux qui sont situés dans les centres commerciaux où Zellers dominait jadis. «Trafic is everything. L'achalandage est la clé du succès», dit M. Reitman avec insistance.
Le déclin marqué de ses ventes provient de sources multiples, à son avis. Endettement excessif des ménages, magasinage accru des Canadiens aux États-Unis, hausse du plein d'essence et, bien sûr, concurrence nouvelle de détaillants étrangers. Mais l'implantation ratée d'un système de gestion d'entrepôt en 2012 aura été la goutte de trop.
Que prévoit maintenant le détaillant ? Des mises à pied pourraient encore survenir. Des magasins seront rénovés, tandis que d'autres pourraient fermer. «Mais pas question de fermeture d'une autre enseigne», comme celle de Cassis en 2011, dit M. Reitman, discret lorsqu'on l'invite à préciser son plan de match. «Vous verrez», dit-il.
- 40 % L'action de Reitmans a reculé de 40 % depuis un an à la Bourse de Toronto. Au dernier exercice, présenté en avril, ses ventes comparables ont glissé de 2 %, tandis que les profits du détaillant montréalais ont chuté de 44 %.
