"Nous offrons aux orthésistes de réduire leurs coûts et leurs délais de livraison"

Publié le 21/03/2009 à 00:00

"Nous offrons aux orthésistes de réduire leurs coûts et leurs délais de livraison"

Publié le 21/03/2009 à 00:00

Pour réduire ses coûts de fabrication et ses délais de livraison, Louis Villeneuve a conçu une technologie innovatrice de conception et de fabrication d'orthèses hautement exportable. La perspective de faire prendre un virage international à sa PME de Repentigny l'emballe, mais il aura besoin de beaucoup d'aide.

La technologie. La technologie Vtech de la société Villeneuve repose sur un lecteur optique qui prend les mesures du patient et qui commande, par l'intermédiaire d'une interface logiciels, le travail des robots fabriquant les orthèses. Avec l'aide de consultants, surtout en programmation, Villeneuve a investi 500 000 $ sur deux ans pour développer sa technologie.

Entre 60 et 70 % des laboratoires au Québec utilisent encore le plâtre pour prendre les empreintes des patients et fabriquer les orthèses adaptées, soutient M. Villeneuve, propriétaire unique de Villeneuve, fondée en 1962.

Certains ont recours au laser, mais l'orthésiste affirme que cette technologie ne permet pas de prendre l'empreinte du pied quand il supporte un poids.

"Il existe une quarantaine de méthodes informatisées dans le monde pour lire le pied, mais la nôtre est la seule qui peut le faire dans toutes les situations, c'est-à-dire sans aucune charge, en supportant une partie ou la totalité du poids du corps."

Les résultats. Vtech, que Villeneuve utilise depuis janvier 2008, rend possible la livraison de l'orthèse en 24 heures, comparativement à deux semaines avec la technique traditionnelle du plâtre.

Le prix de revient est aussi plus avantageux grâce à cette nouvelle technologie. Une orthèse fabriquée à partir d'un moule de plâtre coûtait de 135 à 145 $ à Villeneuve, et de 120 à 135 $ avec la méthode CAO-FAO (conception et fabrication assistées par ordinateur). Avec la technologie Vtech, il n'en coûte plus que de 90 à 120 $.

En prime, la gestion de la clinique est simplifiée. En 2008, le nombre d'orthèses plantaires vendues a augmenté de 25 % par rapport à l'année précédente. Les recettes que l'entreprise a tirées des orthèses plantaires ont quant à elles progressé de 15 % l'an dernier.

La commercialisation. Villeneuve, qui emploie 40 personnes, utilise deux lecteurs Vtech et en a vendu trois à Orthèse-Prothèse Rive-Sud.

"Je veux vendre des licences de ma technologie à des bureaux d'orthésistes qui vont nous confier la fabrication de leurs orthèses, explique M. Villeneuve. Bien des opticiens, par exemple, fonctionnent de la même façon. Nous offrons aux orthésistes de réduire leurs coûts et leurs délais de livraison en plus de leur permettre de se concentrer sur la vente et le service."

La technologie Vtech recèle un fort potentiel à l'exportation. D'ailleurs, la société russe Orthomoda, avec qui M. Villeneuve est entré en contact par l'entremise du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, est très intéressée. Tout comme l'espagnole Portofino, qui pense pouvoir utiliser cette technologie pour fabriquer des semelles confort pour ses chaussures.

"Je n'ai aucune idée de comment il faut procéder, mais je n'avais aucune idée non plus de comment programmer des logiciels, raconte M. Villeneuve. Je vais me faire aider par des spécialistes."

Le financement. Pour financer le développement de Vtech, M. Villeneuve a obtenu une subvention du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, une autre d'Investissement Québec, un prêt sans intérêts de Développement économique Canada, un autre du CLD de la MRC de L'Assomption, ainsi qu'un soutien à la formation (équivalant à 50 % du coût) d'Emploi-Québec.

Comment l'idée vous est-elle venue ? Louis Villeneuve, 54 ans, est orthésiste, comme sa mère, Pierrette Desmarais. Son père, Robert, était podiatre. Son arrière-grand-père, Amédée, fabriquait déjà des chaussures à la main, en 1896, à Saint-Roch-de-l'Achigan. Et son fils Alexandre, 22 ans, étudie la technique d'orthèse- prothèse à Québec.

Bref, les orthèses du pied n'avaient plus de secret pour Louis Villeneuve. Sauf que la technique traditionnelle de fabrication d'orthèses avec des moules en plâtre ne le satisfaisait plus.

"Je voulais plus de précision tout en réduisant mes coûts de production", explique-t-il. En plus, la poussière produite par le plâtre est nuisible pour la santé et les débris de plâtre rejetés s'amoncellent dans les sites d'enfouissement. De là l'idée de chercher une solution plus efficace et plus écologique.

L'avenir. Villeneuve fabrique actuellement environ 5 000 paires d'orthèses par année, ce qui lui permet de dégager un bénéfice net de 200 000 $. La PME est équipée pour fabriquer 30 000 paires, un objectif qu'il prévoit atteindre d'ici cinq ans.

Dans deux ans, après un nouvel investissement de 500 000 $, Vtech aura été adaptée pour les mains. La PME fabriquera des gants chauffants, des gants pour les gens à qui il manque des doigts, des gants anti- vibrations pour ceux qui travaillent avec des équipements lourds, et d'autres pour les cyclistes.

Et, dans cinq ans, Villeneuve sera une société internationale, assure son propriétaire.

"Mon fils Alexandre va faire rouler l'entreprise et moi, je vais me consacrer au développement des affaires."

dominique.froment@transcontinental.ca

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