L'autoroute 30, passeport pour la prospérité

Publié le 17/01/2009 à 00:00

L'autoroute 30, passeport pour la prospérité

Publié le 17/01/2009 à 00:00

Par Marc Gosselin

"L'autoroute 30, c'est un peu comme l'élément déclencheur de la prochaine étape de développement de la région."

Cette déclaration du maire de Salaberry-de-Valleyfield, Denis Lapointe, exprime bien l'état d'esprit dans lequel se trouvent les élus et les intervenants socioéconomiques de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, un secteur qui couvre la partie Ouest de la Montérégie.

Enfin ! s'exclament les élus de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, le parachèvement de l'autoroute 30, qui a fait l'objet de plusieurs promesses électorales, est en chantier.

Si tout se passe comme prévu, le dernier tronçon de l'autoroute de l'Acier rejoindra la 20 aux Cèdres, dans Vaudreuil-Soulanges, et entrera en service en décembre 2012.

Longtemps considérée comme le parent pauvre de la région de Montréal en matière d'infrastructures routières, la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent prépare l'après-autoroute 30.

Les municipalités veulent maximiser les retombées économiques de cette voie rapide qui permettra, à terme, de contourner l'île de Montréal et d'éviter le trafic lourd de la Métropolitaine et de l'échangeur Turcot.

Le transport logistique, un créneau d'avenir

Un des créneaux les plus prometteurs pour la région est celui du transport logistique, comme la manutention, le dédouanage, l'assemblage simple de pièces ou l'étiquetage d'articles.

Plusieurs entreprises comme XTL Transport et Pival International se sont installées à Vaudreuil afin de développer l'industrie du transport logistique.

"La Vallée-du-Haut-Saint-Laurent a plusieurs atouts dans son jeu et je ne pense pas seulement au parachèvement de l'autoroute 30. Par exemple, la proximité de Montréal, les chemins de fer ou le port de Valleyfield. Nous sommes bien placés pour desservir l'Ontario, le Québec et les Maritimes", fait valoir Gilles Gaudreault, directeur des opérations, division transport, chez Pival International.

"Nous nous sommes installés à Vaudreuil il y a quatre ans en raison de l'emplacement stratégique pour nos activités vers les États-Unis, l'Ontario, le Québec et les Maritimes", dit Frank Di Liberto, vice-président, ventes, de XTL Transport, une entreprise en transport logistique.

"C'est une tendance nord-américaine, les entreprises en transport logistique se regroupent en périphérie des grandes villes. Le transport s'effectue de plus en plus dans l'axe ouest-est plutôt que nord-sud", indique le directeur général du CLD de Vaudreuil-Soulanges, Gérard Brassard.

D'ailleurs, le Canadien Pacifique a créé une zone pour répondre à cette demande croissante en provenance de la Chine. Dès 2012, l'entreprise aura une cour intermodale aux Cèdres.

"Une partie des activités réalisées à Lachine sera transférées là-bas, mais des emplois seront aussi créés", ajoute, enthousiaste, M. Brassard.

"En 2019, au sommet du fonctionnement de cette cour, 500 000 conteneurs y transiteront quotidiennement", dit Mario La Barbera, président de Pival International.

Les investissements industriels se multiplient

À Valleyfield, on prépare l'arrivée de l'autoroute 30 en multipliant les investissements industriels.

Par exemple, Chandni Oil a annoncé la construction d'une usine de traitement des huiles usées (33 millions de dollars et 70 emplois), tandis que Canata Energy a annoncé qu'elle construira une usine de production de fertilisants en 2009 à Valleyfield (160 emplois).

Au 1er décembre, la municipalité recensait 24 millions de dollars d'investissements industriels réalisés en 2008. En 2007, ils s'élevaient à seulement 2,6 millions.

"Ça va bien en ce moment à Valleyfield. C'est l'aboutissement d'un travail de planification et de partenariat avec les organismes du milieu", avance le maire Denis Lapointe à titre d'explication.

"À partir du moment où le gouvernement a ouvert un bureau de projet pour le parachèvement de l'autoroute 30, nous avons commencé à y croire", ajoute-t-il.

De plus, la Ville n'est pas restée les bras croisés à la suite de la fermeture de l'usine Goodyear, l'an dernier. Aidée de plusieurs intervenants (CLD, SADC, Centre local d'emploi, MDEIE et Développement économique Canada), elle a fondé un comité de relance.

"Le site de la Goodyear est gigantesque et offre un beau potentiel de développement. Il mesure 8,3 millions de pieds carrés, dont 1 million pour l'usine. De plus, près de 2 millions de pieds carrés se trouvant à l'extérieur des clôtures ne sont pas utilisés", dit Michel Joly, directeur du développement à la Ville de Valleyfield.

Le futur quartier général régional de la Sûreté du Québec sera construit sur ce site plus tard année. C'est un projet de 6,5 millions.

Au cours des prochaines semaines, la municipalité compte également soumettre au géant américain du pneu un projet d'aménagement de condos industriels dans son ancienne usine. Elle souhaite acheter une partie de l'usine pour ce projet.

"L'autoroute 30, c'est un outil de développement économique et de la communauté", dit Sergio Pavone, maire de Châteauguay et président de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent.

Il est trop tôt pour dire qu'une nouvelle ère s'est ouverte dans la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, mais l'optimisme est au rendez-vous, ça c'est certain.

dossiers@transcontinental.ca

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